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Budget : le gouverneur de la Banque de France appelle à une responsabilité partagée pour maîtriser les finances publiques

François Villeroy de Galhau, a lancé un appel clair aux responsables politiques pour cesser les débats infructueux sur les économies à réaliser. Le 9 octobre dernier, à la veille de la présentation d’un projet de loi de finances très attendu, le gouverneur de la Banque de France a exhorté à une gestion plus responsable et à des efforts partagés pour ramener la France sur la voie de la maîtrise de ses finances publiques. Selon lui, le pays « vit au-dessus de ses moyens » depuis trop longtemps, ce qui rend cette démarche impérative.

François Villeroy de Galhau a souligné l’urgence d’un changement de cap pour stopper l’accumulation des déficits qui alourdit la dette et les charges d’intérêts. Il a estimé que le projet de budget présenté allait « dans la bonne direction », notamment avec une réduction des dépenses d’environ 40 milliards d’euros. Toutefois, il a averti que cette transformation nécessiterait un effort important, mais crucial, pour aligner les coûts du modèle social français à ceux de ses voisins européens, chez qui les mêmes services publics sont bien moins onéreux, avec un écart estimé à 260 milliards d’euros.

Le gouverneur a mis en avant la nécessité de solidarité entre les différents acteurs – État, collectivités locales et entreprises – pour faire face à ce défi de taille. « Il est facile de suggérer des économies chez les autres et de refuser celles qui nous concernent », a-t-il regretté, appelant à cesser cette approche stérile pour éviter de rester dans une impasse budgétaire. Selon lui, seul un effort collectif peut garantir un partage juste et efficace de la charge des réformes, bien que cela soit « difficile, mais faisable ». Il a rappelé que d’autres pays européens avaient réussi cette transformation, et que la France devait en faire autant.

Par ailleurs, François Villeroy de Galhau a évoqué la probabilité d’une nouvelle baisse des taux d’intérêt, à décider lors du prochain conseil des gouverneurs. Cette mesure, qu’il qualifie de « très probable », vise à soutenir l’économie française, notamment en réduisant le coût des emprunts immobiliers. D’autres baisses pourraient suivre, en fonction des avancées dans la lutte contre l’inflation. Sur ce front, le gouverneur se montre optimiste, prévoyant un retour durable de l’inflation en dessous de 2 % dès l’année prochaine, tout en maintenant une prévision de croissance de 1,1 % pour 2024, conforme aux prévisions budgétaires.

Cette intervention intervient dans un contexte de tensions avec les collectivités locales, qui ont rejeté en bloc les propositions de réduction des dépenses du gouvernement. « C’est une ponction d’une ampleur inédite sur une seule année, et nous rejetons toutes les mesures proposées », a déclaré le maire d’Issoudun, également vice-président de l’Association des maires de France (AMF). Le débat sur la répartition des efforts budgétaires s’annonce donc tendu, et le chemin vers une discipline budgétaire partagée pourrait encore être semé d’embûches.

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