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EPI : le nouveau service de paiement paneuropéen sur les rails

Ph: Unplash

 

Trente-et-un banques européennes ont formalisé, lundi 29 novembre 2021, la création de l’EPI (European Payments Initiative). Ce nouveau service de paiement paneuropéen promis pour 2022 vise à harmoniser le marché du paiement sur le Vieux continent. Et à garantir la souveraineté de l’Europe face aux géants américains Visa et Mastercard.

Le projet d’un nouveau service de paiement paneuropéen prend forme. En effet, le conseil d’administration d’EPI (European Payments Initiative), promu par 31 banques européennes, a donné lundi son feu vert pour la création d’une société cible. C’est-à-dire la transformation de sa structure temporaire (Interim company) en une société permanente (Target company). « Chaque actionnaire est maintenant en train de finaliser son propre processus interne de prise de décision », a précisé EPI dans un communiqué.

Un rêve vieux de dix ans

L’idée de la création de ce réseau de cartes européen indépendant a germé dans les esprits en 2010. Il a d’abord pris la forme d’un projet baptisé Monnet qui a connu des difficultés à se concrétiser. Faute d’un consensus entre les acteurs impliqués. Toutefois, la volonté a survécu. C’est ainsi qu’en 2019, vingt banques européennes ont lancé l’initiative PEPSI (Pan European Payment System Initiative) devenu peu après EPI. Ce nouveau projet vise à harmoniser le marché du paiement européen encore très fragmenté. Aussi, il répond à un enjeu majeur, celui de la souveraineté. En effet, EPI souhaite mettre fin à la prédominance des acteurs américains Visa et Mastercard.

Les établissements espagnols hésitants

Si cette alternative fait consensus, elle doit encore obtenir l’engagement effectif des différents actionnaires. Ceux-ci ne sont toujours pas parvenus à un accord sur le montant à investir et la quote-part de chacun. Certaines banques se montrent réticentes à injecter beaucoup d’argent. Il s’agit particulièrement des établissements espagnols, qui ont déjà débloqué d’importants financements pour leur réseau de paiement mobile. Cependant, leur hésitation pourrait coûter chère. L’Europe doit envoyer un message fort aux mastodontes américains.

…mais les grandes banques françaises très engagées

Si ces banques espagnoles se retirent, les autres seraient obligées de miser un peu plus pour atteindre environ 1,3 à 1,5 milliard d’euros. La somme fixée pour la réalisation du projet. Pour le moment, seulement 30 millions d’euros auraient été réunis pour effectuer les études exploratoires. Une goutte d’eau dans la mer. De son côté, la France se montre très engagée. Elle compte six grandes banques dans cette initiative. A savoir : La Banque Postale, Société Générale, BNP Paribas, Crédit Agricole, Crédit Mutuel et BPCE. Ces groupes ont indiqué qu’ils feront des concessions sur la convergence des infrastructures de paiement.

Au niveau des gouvernements, les ministres des finances de sept pays de la zone euro, dont la France et l’Allemagne, ont déjà apporté leur soutien au projet. EPI a également obtenu l’appui de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne. Maintenant, il faudra batailler afin d’éviter de nombreuses défections. Il ne reste que deux semaines pour convaincre les uns et les autres. Si tout se passe bien, les investissements devraient démarrer en 2022.

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