Après un ralentissement en 2020 en raison de la pandémie, les dépenses de santé ont bondi de près de 8% en 2021, pour atteindre 226,7 milliards d’euros. C’est la plus forte hausse en France depuis trente ans. Tous les secteurs sont concernés par cette augmentation.
Selon un rapport de la Drees (direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques), publié le jeudi 15 septembre, les dépenses de santé en France ont enregistré en 2021 la plus forte augmentation depuis 30 ans. Elles ont crû de +7,9 % pour atteindre 226,7 milliards d’euros. Depuis les années 1980, ces dépenses avaient progressé en moyenne de 3,5% par an. Mais en 2020, elles ont ralenti à cause d’une chute d’activité engendrée par les mesures de restrictions sanitaires.
Résultat de la loi Ségur
D’après les données de la Drees, tous les secteurs de soins ont contribué à la croissance des dépenses de santé l’année dernière. La consommation de soins hospitaliers, par exemple, a augmenté de 6,2%. Le service statistique des ministères sociaux explique cette croissance par un rebond important de l’activité, notamment dans le secteur privé. Mais également par la montée en puissance des hausses de salaires du Ségur de la santé.
Cette consultation des acteurs du système de soin français a eu lieu entre le 25 mai et le 10 juillet 2020. Ses conclusions ont constitué les bases d’un plan d’actions construit autour de 4 piliers. Parmi lesquels la transformation des métiers et la revalorisation des soignants, ainsi que la mise en place d’une nouvelle politique de financement et d’investissement pour la qualité des soins. Une loi du même nom a été promulguée le 26 avril 2021 pour concrétiser les mesures non budgétaires.
Bond des visites chez le dentiste et le médecin ORL
Selon le rapport de la Drees, les Français ont également pris davantage rendez-vous avec les cabinets des dentistes. Leurs dépenses pour ces soins ont évolué de 22,5% en 2021. Les soins d’audioprothèses, de prothèses dentaires, d’optique médicale ont eux augmenté respectivement de 60%, de 40% et de 15,8%. Ces pratiques ont profité de la réforme « 100% santé », qui permet le remboursement intégral de certains soins (auditifs, de prothèses dentaires, lunettes). Cette offre s’adresse à toutes les personnes disposant d’une complémentaire santé responsable ou de la CMU-c.
La prise en charge par la Sécurité sociale toujours très élevée
Par ailleurs, le rapport de la Drees note que les laboratoires d’analyses biologiques hors tests PCR ont vu leur consommation rebondir (+9,5%), après avoir chuté en 2020. Quant aux tests de dépistage du Covid-19, ils ont représenté un coût global de 7 milliards d’euros, contre 2,5 milliards l’année précédente. Ce montant est pris en charge à 79,8% par la Sécurité sociale. Quant aux complémentaires santé, ils ont contribué à hauteur de 12,9%.
Enfin, le reste à charge a épongé 15,8 milliards d’euros, en croissance de 7% sur un an. Sur ce point, la France reste toutefois le deuxième pays de l’OCDE ayant le plus faible taux de remboursement derrière le Luxembourg. Selon des observateurs, les dépenses de santé devraient continuer d’augmenter en France dans les années à venir. En cause notamment la multiplication des maladies chroniques, la hausse du nombre de personnes âgées et le peu de ressources affectées à la prévention.
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