On craignait une pénurie d’essence en septembre en raison des blocages routiers mais le pays fait en réalité face depuis un mois à une pénurie … de beurre. En cause ? La fin des quotas laitiers, l’engouement des asiatiques et américains pour le produit et la rigidité du système de grande distribution. Le point sur une crise qui impacte également fortement la boulangerie.
+ 200 % en 20 mois
On ne compte plus les affichettes en supermarché indiquant des « problèmes d’approvisionnement ». Si les marques nationales résistent mieux, les marques distributeurs sont les premières touchées. Selon Gérard Calbrix, chef du service économique de la Fédération Nationale de l’Industrie Laitière, interviewé dans Le Figaro , « le prix du beurre industriel est passé de 2.500 euros la tonne en avril 2016 à près de 8000 euros la tonne fin septembre », soit une hausse de près de 200% en 20 mois. Directement impactés par la crise, les boulangers ont été nombreux à avoir choisi d’augmenter le prix de leurs viennoiseries.
Le come-back du beurre
Cette flambée est liée à l’accumulation de plusieurs facteurs. Le premier est que la consommation de beurre est en hausse au niveau mondial. Pâtisseries et viennoiseries ont conquis les pays asiatiques et les américains, qui boudaient le produit en raison de son effet potentiel sur le cholestérol, y reviennent après la publication de recherches sur les bienfaits du beurre. La mauvaise image de l’huile de palme a de son côté accentué le transfert de la margarine vers le beurre.
Explications conjoncturelles
La montée des prix s’explique également par la fin des quotas laitiers. Cette dernière a mené nombre d’agriculteurs à préférer au beurre la production de fromage qui offre de meilleurs rendements. Enfin, les enseignes de grande distribution qui fixent les prix des produits une fois par an n’ont pas accepté d’ajusteur leur prix…
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