Temps de travail : Anne Hidalgo et les 35 heures

Anne Hidalgo, maire PS de Paris.

Alors que la loi du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique préconise 1.607 heures de travail par an, la maire PS de Paris Anne Hidalgo refuse d’augmenter le temps de travail des agents de la capitale. Ceux-ci font en moyenne 1.552 heures, contre 1.607 pour les autres.

« Quand il y a une loi, on la respecte »

En France, la loi du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique a mis fin aux situations dérogatoires prévues par un décret de 2001 sur le temps de travail. Elle impose 35 heures hebdomadaires aux agents publics. Or, selon un récent rapport rédigé par les préfets, seulement la moitié des collectivités appliquent cette règle. Mais les trois quarts du reste s’y prépareraient activement. Parmi les quelques récalcitrants se trouvent Besançon (Doubs), Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), La Rochelle (Charente-Maritime), Strasbourg (Bas-Rhin) et Paris (Ile-de-France).

Dans la capitale, la maire socialiste Anne Hidalgo refuse d’appliquer la fin de la dérogation. Ainsi, les agents de la Ville travaillent en moyenne 1.552 heures par an, au lieu des 1.607 voulues par la loi du 6 août 2019. Selon la candidate PS à la présidentielle de 2022, « une augmentation du temps de travail est un contresens ». Aussi, elle irait à rebours du progrès social et remettrait en cause l’autonomie des employeurs publics locaux. Anne Hidalgo défend plutôt la nouvelle organisation du travail proposée par le Conseil de Paris. Elle contiendrait des mesures « protectrices et porteuses de progrès pour ses agents ». L’édile promet de régler cette question dès le début de son quinquennat.

Renouer le dialogue social avec les syndicats

Cette remise en question du temps de travail ne plaît pas, évidemment, au gouvernement. La ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin estime que Mme Hidalgo « se fourvoie sur une ligne dangereuse qui n’est pas républicaine ». Elle l’invite à plus de responsabilités. « Quand il y a une loi, on la respecte », a-t-elle tâclé. De son côté, la maire du 5e arrondissement de Paris, Florence Berthout, appelle Anne Hidalgo à donner l’exemple. « En tant qu’élus de la République, on nous demande d’être exemplaires et ça veut dire respecter la loi. D’autant que nous sommes comptables des deniers publics dont la source principale est quand même vos impôts et les miens », a-t-elle attaqué.

Florence Berthout suggère maintenant de reprendre le dialogue social avec les syndicats, et de trouver, éventuellement, d’autres solutions. Elle pense notamment à des compensations pour des métiers difficiles, en particulier ceux en première ligne depuis le début de la pandémie. Elle propose, par exemple, d’augmenter les salaires pour le personnel dans les crèches et les éboueurs. Ou de donner la priorité aux policiers municipaux pour l’accès aux logements sociaux. Un compromis « intelligent » dont ne serait pas capable la candidate socialiste, d’après Florence Berthout. A ses yeux, cette affaire est « une illustration supplémentaire de l’incapacité d’Anne Hidalgo à gérer une grande ville ».

 

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