Les industriels ont de multiples ressources et toujours une nouvelle idée pour attirer des consommateurs de plus en plus jeunes vers leurs produits. La dernière tendance qui inquiète les médecins prend la forme de bonbons. Déjà vus d’un mauvais œil en raison de leur teneur en sucre, ils sont la cible des médecins qui interpellent sur la mise sur le marché de bonbons au goût d’alcool.
La Fédération française d’addictologie met en garde contre un nouveau danger : les bonbons au goût d’alcool. Destinés aux enfants, ces bonbons ne contiennent aucune trace d’alcool et peuvent donc être commercialisés sans aucun problème. Pourtant, les addictologues jugent que ces bonbons au goût de cocktail, caipirinha et mojito et autres alcools peuvent constituer un premier pas vers une future dépendance à l’alcool.
Les jeunes consommateurs s’habituent au goût et au nom de ces alcools et sont plus enclins à les apprécier sous forme de breuvage les années passant. Un désastre pour la santé publique dans un pays qui dénombre 50 000 décès par an en raison de l’alcool. Il s’agit d’un neuro-marketing extrêmement dangereux qui vise des individus aux neurones encore en formation. Le président de la Fédération française d’addictologie ne cache pas ses craintes : « Le sucre et l’alcool sont deux gros fléaux que tout le monde connaît sur le plan de la santé. Et ce que je vois à travers ce nouveau packaging des industriels, c’est rendre accessible un produit qui est interdit pour les jeunes, c’est-à-dire l’alcool. C’est aussi mettre en avant ce qui est à la mode, c’est-à-dire la piña colada, le mojito… ».
De leur côté, les industriels nient toute tentative de créer une addiction auprès des publics les plus jeunes. L’Etat est appelé par les médecins en arbitre et le poids des alcooliers est une nouvelle fois dénoncé. Interrogé par France info, le professeur Amine Benyamina juge que « L’Etat est tétanisé par le lobby de l’alcool. Il faudrait des vraies mesures sur la publicité mais on ne les a toujours pas ! On a une loi vide de tout… ».
Le constat dressé est inquiétant surtout que la consommation d’alcool chez les plus jeunes est en constante augmentation depuis dix ans. Les bonbons à l’alcool ne sont qu’un symptôme parmi tant d’autres qui contribuent à une société plus influencée par l’alcool. Mais il est important de poser des limites afin que le plaisir (avec modération) des enfants ne se transforme pas en antichambre d’une consommation excessive d’alcool.
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