L’agriculture biologique a le vent en poupe en France. La demande est deux fois supérieure à l’offre et les Français sont de plus en plus nombreux à vouloir manger plus sain quitte à payer un peu plus cher. Afin d’aider les consommateurs, le Conseil Economique, Social et Environnemental a planché sur une refonte du label bio « AB ». Cette proposition doit être suivie par le Parlement qui pourrait s’appuyer sur une prochaine expérimentation.
L’agriculture dite biologique n’est pas une nouveauté malgré sa place et sa médiatisation toujours plus fortes. La preuve en est que le label « AB » (agriculture biologique) a été créé en France dès 1985. Plus de trente années après sa création, le label de couleur verte pourrait bien être l’objet d’un lifting qui dépasserait le simple coup de pinceau. Le Conseil Economique, Social et Environnemental préconise de prendre en compte les produits biologiques cultivés localement et respectueux du commerce équitable.
Au gré du développement de l’agriculture biologique, les labels se sont multipliés et il est difficile pour le consommateur de se repérer parmi les produits AOC, AOP, label rouge ou encore STG. Le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) entend, dans un rapport publié ce 19 juin, remettre un peu d’ordre et surtout renouveler la lisibilité pour des consommateurs qui demandent plus de naturel. Selon une récente étude, 71 % des Français privilégient des produits locaux.
Le CESE entend répondre à ce nouveau type de consommation en créant un nouveau label intitulé « agriculture biologique, locale et équitable ». Une démarche qui demande à être expérimentée tout comme les 17 autres propositions avancées par le CESE. Les Français consomment 8,7 milliards d’euros de produits bio chaque année pour une production de seulement 4 milliards. Le bio est donc aussi une problématique de dimension internationale. C’est pourquoi le CESE se penche sur cette question et juge préférable la mise en place d’un principe de conformité au niveau européen plutôt que de continuer à faire des équivalences entre pays.
Les rapporteurs du projet veulent une harmonisation « par le haut » et espèrent que leur message sera entendu au niveau français et européen. Le Sénat est le premier acteur visé puisqu’il délibère actuellement au sujet de la loi alimentation. L’impulsion du pouvoir législatif est essentiel, car le CESE n’a qu’un avis consultatif. Si l’ensemble des propositions ne sera peut-être pas prise en compte, il paraît certain que le système des labels connaitra sous peu un toilettage indispensable pour assurer une plus grande clarté.
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