Textiles et produits chimiques : une réglementation trop laxiste ?

Les produits chimiques colonisent les vêtements

L’Agence nationale de sécurité de l’alimentation, de l’environnement et du travail jette un pavé dans la mare avec une étude parue ce mercredi qui montre la toxicité de certains vêtements. Des produits chimiques allergènes et même cancérigènes ont été retrouvés sur plusieurs échantillons. L’Anses donne quelques conseils de prévention et affirme que la réglementation n’est pas assez stricte. Les textiles sont-ils le maillon faible de la lutte contre les produits chimiques dans le quotidien des Français ?  

Les risques d’irritations, d’allergies et de cancers se cacheraient-ils dans nos vêtements ? Pour l’Agence nationale de sécurité de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) la réponse ne fait aucun doute au regard des résultats de son enquête entamée en 2017. Les conclusions viennent d’être publiées et sont assez inquiétantes. En effet, plusieurs substances chimiques dangereuses ont été retrouvées dans des échantillons analysés avant et après lavage.

Cette étude a été menée après le signalement par plusieurs consommateurs d’irritations cutanées. Les experts ont donc ciblé une vingtaine de familles de substances chimiques et ont procédé à des analyses avant et après lavage. Plusieurs substances comme le nickel, la benzidine et le chrome 6 ont été retrouvées. Christophe Rousselle, membre de l’Anses interviewé au micro d’Europe 1 met en garde notamment contre le chrome 6. Il s’agit d’ « une substance cancérigène et aussi sensibilisante » qui a été trouvée « dans le cuir de certaines sandales ».

Le plus inquiétant est peut-être de constater que ses résultats respectent les normes en vigueur. En outre, il n’existe aucune règle concernant la teneur maximale de nickel dans les textiles alors que les cosmétiques ou les jouets sont très encadrés. L’Anses préconise un abaissement du taux maximal pour le chrome 6. La réglementation existe, mais elle semble trop parcellaire d’après cette étude aux conclusions choc.

L’Anses invite les fabricants à signaler sur l’étiquette des vêtements la présence de substances allergisantes. Nul doute toutefois que sans un changement de réglementation en la matière, les concepteurs ne se presseront pas pour mettre en évidence des aspects aussi peu attractifs. Du côté des consommateurs, deux bons réflexes sont à adopter. Le premier est de toujours laver les vêtements neufs avant usage. Cela permet d’enlever certaines substances chimiques présentes même si l’Anses dévoile que de nouvelles peuvent apparaître après lavage. Dans ces conditions, il est bien difficile de savoir à quel saint se vouer et c’est pourquoi le second réflexe à adopter est important : il faut toujours consulter un médecin ou dermatologue lorsque des démangeaisons apparaissent.

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