Pour ceux qui n’utilisent pas encore la 4G, un saut technologique les attend déjà avec la prochaine arrivée de la 5G. Le gouvernement a présenté sa feuille de route ce 16 juillet 2018 et a mobilisé les secrétaires d’Etat Delphine Gény-Stephann et Mounir Mahjoubi. La mise en place de la 5G sera l’un des principaux chantiers de l’Arcep et de son président Sébastien Soriano au cours des prochaines années.
La cinquième génération de communication mobile va bientôt passer à sa phase de commercialisation. Le gouvernement a confirmé cette information avec le dévoilement de sa feuille de route pour la 5G. Mais avant la commercialisation, les acteurs du secteur vont devoir accélérer leurs projets pilotes qui ont débuté – pour certains – cet été. De nouvelles fréquences vont devoir être attribuées. Il reste donc beaucoup à faire sous l’œil vigilant du gouvernement et de l’Arcep.
Une feuille de route ambitieuse
La télécommunication de demain ne peut se mettre en place que par des politiques volontaristes des gouvernants. Des pays comme les Etats-Unis et la Chine ont réussi à prendre une longueur d’avance et l’Union européenne encourage ses Etats membres à enclencher la cinquième. Un souhait auquel répond la France qui a présenté une feuille de route pour le développement de la 5G. Parmi les têtes d’affiche de la présentation du 16 juillet, étaient présents le secrétaire d’Etat chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi, la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances, Delphine Gény-Stephann et le président de l’Arcep Sébastien Soriano.
Si l’Etat se mobilise c’est en raison de l’importance stratégique de la 5G. Dans la feuille de route gouvernementale, il est écrit que « la 5G permet un saut de performance en termes de débit (jusqu’à 10 fois supérieurs à ceux de la 4G), une latence (temps de réponse) divisée par 10 et une densité de connexion (nombre d’objets qui peuvent communiquer simultanément sur le réseau) multipliée par 10 ». La 5G est si performante qu’elle détrône la fibre en terme de rapidité.
Ainsi, la prochaine arrivée de la 5G est une bonne nouvelle pour les utilisateurs, mais c’est aussi une donnée à prendre en compte pour les entreprises. Ces dernières voient d’un bon œil le développement d’une technologie d’une plus grande capacité, à la latence très faible et qui permet de découper le réseau. Dans une économie où la vitesse de l’information et la data sont prédominantes, disposer de la 5G est un atout sur lequel veulent pouvoir compter les entreprises.
L’Arcep au cœur du développement de la 5G
C’est pourquoi le gouvernement se mobilise et confirme le mouvement entamé depuis plusieurs semaines qui consiste à développer des projets pilotes menés par différents opérateurs. Le 3 juillet 2018, Bouygues a ainsi procédé aux premiers tests en conditions réelles dans une grande ville comme Bordeaux. Orange, SFR et d’autres acteurs encore ont entamé des tests dans des villes comme Nantes, Toulon ou Marseille. La première étape est donc déjà lancée et le gouvernement souhaite accélérer le mouvement avec l’annonce de onze nouvelles expérimentations en Ile-de-France.
La 5G est un outil important dans le développement des véhicules connectés et trois des expérimentations annoncées hier auront ce moyen de locomotion novateur pour principal objet d’étude. Le monde de demain prend forme peu à peu et l’Arcep doit mettre sa pierre à l’édifice avec la libération et l’attribution de fréquences radioélectriques pour la 5G. Un guichet « pilotes 5G » a été mis en place depuis janvier 2018 et des autorisations ont déjà été délivrées par le gendarme des télécoms. L’année 2019 sera charnière dans la libération des fréquences et leur attribution aura lieu en 2020 dans « au moins une grande ville du pays ».
Reste à savoir sur quels critères seront attribuées les fréquences. Les opérateurs vont se battre avec acharnement pour décrocher le gros lot. Une répartition saine et raisonnée contribuera à la bonne marche en avant d’une technologie qui n’a pas encore livré tous ses secrets.
Il est aujourd’hui impossible à dire quelle ville française aura le privilège d’accueillir en premier la 5G, mais 2020 sera à coup sûr l’année du grand lancement d’un outil au potentiel encore en phase d’évaluation. Le calendrier présenté dans la feuille de route du gouvernement est en phase avec l’impulsion souhaitée par l’Union européenne. La dernière étape d’envergure devrait se conclure dès 2025, année où les principaux axes de transport devront être couverts par la 5G.
La 5G arrive et est porteuse de belles promesses pour ses utilisateurs. Les enjeux sont immenses et les premiers pays qui en bénéficieront disposeront d’un avantage dans la compétition mondiale. La France semble bien partie, mais ce sont les prochaines phases qui décideront d’un succès espéré par tous les acteurs économiques du pays. La route est droite, mais la pente est forte et s’est en adoptant le bon braquet que la France pourra s’inscrire comme un champion mondial de la 5G.
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