
Les agriculteurs en France se détachent de l’agriculture conventionnelle. En 2018, cinq mille exploitations se sont détournées des engrais de synthèse et des produits phytosanitaires chimiques pour se convertir à une culture biologique. Une transition croissante, qui souhaite allier plaisir du travail et respect de l’environnement.
De nombreux agriculteurs français tournent désormais le dos à l’agriculture conventionnelle. C’est le cas de Frédéric Piot, agriculteur de 50 ans et propriétaire de la ferme d’Egreville à Saint-Germain-Laxis en Seine-et-Marne, qui a fait le choix en 2015, de transformer son exploitation. Il explique dans une interview accordée au journal Le Monde : « Je ne voyais plus de perspective dans l’agriculture conventionnelle. Des rencontres et des visites d’autres exploitations m’ont convaincu d’abandonner la chimie ».
Revenir à une agriculture traditionnelle
Les produits chimiques désormais exclus, les agriculteurs cherchent maintenant à diversifier leurs exploitations. Le fermier de cinquante ans produisait blé, colza et orge, caractéristiques de l’exploitation céréalière en Ile-de-France. Aujourd’hui, il explique être passé « à une dizaine de cultures, comme la luzerne, les lentilles, le soja ou le pois, mais aussi des cultures valorisées comme le blé, l’orge ou le maïs« . Avec une surface exploitable de 230 hectares, sa conversion est marquante.
Faire le choix de diversifier ses cultures, c’est faire le choix de revenir à un mode d’agriculture plus traditionnel. Frédéric Piot ne s’en cache pas : « On revient en gros à ce que faisaient nos grands-parents« . L’agriculteur assume ce retour en arrière, et ajoute que « quitte à revenir comme avant, nous avons réintroduit l’élevage avec un atelier de poules pondeuses et un troupeau de vaches à viande« .
Nette progression des exploitations bio en 2018
En France, beaucoup d’autres agriculteurs ont fait le choix de se convertir. En 2018, selon les chiffres publiés par l’Agence Bio le 4 juin 2019, 5000 exploitations se sont tournées vers l’agriculture biologique, pour rejoindre le nombre total d’exploitations bio de 41 623. L’agence explique que désormais, 9,5% des fermes françaises sont certifiées bio. Ce chiffre représente 2 millions d’hectares de terres cultivées selon des principes biologiques et donc respectueux de l’environnement. Ces terres représentent elles-mêmes 7,5% de la surface agricole française.
Le directeur de l’Agence, Florent Guhl, a d’ailleurs expliqué que l’année dernière en France, il y a eu « un cap franchi » concernant la production. Il a ajouté que cette évolution était « en ligne avec l’objectif de parvenir à 15% de la surface agricole en bio fin 2022« .
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