Ne plus prendre l’avion par peur de polluer : le « no-fly movement » suédois

avion

Le « no-fly movement » est un mouvement suédois qui prône la baisse tu trafic aérien, voire son abandon total. Son objectif est de réduire les émission de C02 des voyages en avion, qui comptent pour 2% des émissions globales de carbone. La spécificité du mouvement : le « Flygskam », une expression suédoise qui, traduite en Français, signifie « la honte de prendre l’avion ». Un mouvement inquiétant, selon les chercheurs Paul Chiambaretto et Thomas Roulet, pour qui cette stigmatisation pourrait modifier le comportement des consommateurs. 

Dans une tribune écrite par Paul Chiambaretto, professeur, chercheur associé à l’École polytechnique et Thomas Roulet, enseignant chercheur à l’université de Cambridge, publiée sur le journal Le Monde, les deux chercheurs rendent compte d’une toute nouvelle pratique qui pourrait bien modifier le comportement des consommateurs des transports aériens : le « Flight Shaming », ou la stigmatisation des personnes qui prennent l’avion pour voyager.

La pratique vient de la Suède, où elle est appelée « Flygskam », et découle d’un mouvement très investi dans la protection de l’environnement : le « no-fly movement ». Il s’agit d’un groupe dont le nombre d’adhérents croit continuellement et qui souhaite réduire significativement le nombre de trajets aériens, voire les réduire complètement. Il sensibilise en particulier les citoyens pour les inciter à se diriger vers des moyens de transport plus raisonnables.

À la base de ce mouvement se dresse un constat : l’industrie aérienne contribue pour 2% aux émissions globales de C02, et ses émissions croissent à chaque instant. Ce constat peut freiner les consommateurs à voyager en avion, et pas seulement à cause des rejets de C02, mais particulièrement à cause du regard de leurs proches ou leurs collègues. La peur d’être stigmatisé, d’être tagué et perçu comme « pollueur » est bien plus puissante que la peur de polluer elle-même.

Les deux chercheurs écrivent dans la tribune que  » la plupart de ces campagnes pour réduire le transport aérien, comme Flying Less ou Flight Free, demandent aux individus de signer un engagement à moins utiliser l’avion. Le train est perçu comme l’alternative no 1 – bien qu’il nous reste encore à creuser un tunnel sous l’Atlantique pour relier l’Europe aux Amériques »

Les compagnies aériennes craignent que ce mouvement et ses retombées nuisent à la consommation globale des transports aériens. Il s’agit avant tout d’un « danger réputationnel« , qui devrait amener les compagnies à changer entièrement leur communication et leur relation à l’environnement. Les deux chercheurs appuient néanmoins sur le fait que, malgré son impact environnemental indéniable de l’ordre de 2% des émissions de C02 de la planète, le transport aérien compte pour 4% du PIB mondial.

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