Le flexitarisme : savourer la viande plutôt que la consommer

viande

Le duel entre les végétariens et les carnivores perdure depuis bien trop longtemps. Désormais, l’heure est à la flexibilité. Peut-être un darwinisme, sûrement une évolution : place au flexitarisme. Un terme qui désigne les personnes qui consomment de la viande, mais modérément, par soucis de santé ou respect pour l’environnement. Une pratique aujourd’hui très prisée du marketing.

Le flexitarien : un végétarien flexible

La consommation de viande rouge est aujourd’hui fortement décriée par bon nombre d’associations de consommateurs, ou tout simplement par des personnes ayant modifié leurs habitudes alimentaires. Les risques liés à une consommation excessive sont aujourd’hui connus et prévenus par les médecins. On parle de maladies cardiovasculaires, de cancers, d’obésité, ou encore de pollution et de maltraitance animale.

Certains font le choix de l’exclure totalement de leur régime alimentaire. D’autres en revanche, de plus en plus nombreux dans le paysage des consommateurs français, se disent flexibles. On les appelle les « fléxitariens », un dérivé du terme anglais « flexitarism » ou « flexitarian », inventé par le chroniqueur culinaire américain Mark Bittman, et est une contraction des termes « flexible » et « vegetarian ».

Il s’agit donc d’un courant qui se rapproche du véganisme, mais qui n’élimine pas la viande de ses habitudes alimentaires. Le flexitarien prône aussi bien une consommation de produits d’origines animales que d’origines végétales.

Un outil marketing pour le marché de la viande

Dans une tribune écrite dans le journal Libération, Marie-Claude Marsolier-Kergoat, biologiste, et Nicolas Treich, directeur de recherche à l’Inra, explique que « dans une certaine conception du darwinisme, la flexibilité, la capacité à s’adapter est la marque des gagnants. Sur un plan plus émotionnel, un caractère flexible définit une personne conciliante, tolérante, facile à vivre. Ces qualités désirables contrastent avec celles des personnes rigides, inflexibles, par exemple des végétariens qui refusent en toute occasion de consommer de la viande« .

Pour les deux auteurs, ce nouveau concept est donc un outil marketing efficace pour les acteurs de l’industrie de la viande. L’Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (Interbev) en a d’ailleurs fait le concept de sa nouvelle campagne publicitaire. L’éditorial « Flexi quoi ? Flexitarien!« , publié dans le périodique « Flexi Gourmand« , précise que le flexitarien « a fait le choix d’un mode de vie respectueux de son corps, mais aussi de la planète. En mangeant mieux, de façon plus raisonnée, il peut ainsi privilégier des viandes de qualité issues d’une production responsable et durable« .

Il n’en demeure pas moins que les enjeux environnementaux existants dans le domaine de l’agro-alimentaire devraient être traités avec plus de considération que des termes appréciés du marketing. Surtout dans la mesure où les bénéfices sanitaires et écologiques à tirer d’une telle pratique sont plus intéressants que le discrédit du régime alimentaire des végétariens.

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