Incendie de l’usine Lubrizol de Rouen : un durcissement de la réglementation n’est pas à écarter

 

Après l’incendie de l’usine Lubrizol de Rouen, le gouvernement pourrait durcir davantage la réglementation Seveso, comme c’est le cas à chaque nouvel accident.

« Des protocoles se mettent en place à chaque nouvel accident »

Francelyne Marano, professeure émérite de biologie cellulaire et toxicologie à l’Université Paris-Diderot, qui a participé à l’élaboration des plans nationaux santé-environnement, pense que le gouvernement va durcir la réglementation concernant les sites « Seveso » après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen. « Des protocoles se mettent en place à chaque nouvel accident, et selon le retour d’expérience, si les autorités se rendent compte qu’il y a eu des failles, elles n’hésitent pas à adapter, durcir, des règles qui sont déjà très strictes », a-t-elle indiqué. Ainsi, depuis les catastrophes de Seveso, dont celles d’Italie en 1976 et de Bhopal (Inde) en 1984, les réglementations de surveillance sont devenues sévères.

Les sites industriels dits « Seveso » présentent des risques d’accidents majeurs, comme ils stockent des substances ou des déchets à haut risques pour la population et/ou l’environnement. Ils sont donc soumis à des directives européennes précises. En France, il existe plus de 1300 sites, dont 600 sont en seuil bas (moins dangereux) et 700 en seuil haut (les plus dangereux). L’usine de Lubrizol rentre dans cette dernière catégorie. Depuis l’explosion du site AZF à Toulouse en 2001, une réglementation oblige les industriels à fournir « une étude de dangers qui précise les risques auxquels l’installation peut exposer, directement ou indirectement » les populations. Cette étude des dangers est réalisée et mise à jour au moins tous les cinq ans pour les Seveso au seuil haut.

Le gouvernement demande des contrôles de sécurité à l’ensemble des sites

En France, ils sont près de 1500 inspecteurs à contrôler ces sites Seveso. La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a rappelé que « des contrôles existent sur l’ensemble de ces sites (Seveso) et (que) le site de Lubrizol en particulier a reçu de manière régulière des contrôles », 39 au total. Elle précise qu’« au cours des dernières années », l’usine de Rouen a subi « un (contrôle) par an, en particulier des contrôles incendie qui ont montré qu’il n’y avait pas de risque particulier ». Malheureusement, « le risque zéro n’existe pas », fait remarquer Sibeth Ndiaye.

Sibeth Ndiaye a également annoncé que le gouvernement par le biais du ministère de la Transition écologique va demander dans les heures qui viennent à l’ensemble des sites Seveso d’effectuer des contrôles de sécurité, de manière à s’assurer que les installations sont bien en sécurité.

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