L’appétit des GAFA est insatiable. Après être devenus des mastodontes du numérique et de la distribution, ils lorgnent à présent le secteur bancaire. En apéritif, ils grignotent le paiement en ligne. Les banques, qui les voient venir, affûtent déjà leurs armes pour la grande bataille.
Les GAFA, des concurrents sérieux pour les banques « traditionnelles » ?
Où donc s’arrêtera la gourmandise des GAFA ? Google, Amazon, Facebook et Apple sont entrain de lécher les bords de l’assiette bancaire, après avoir « mangé » le numérique et la distribution. Google a annoncé, mercredi 13 novembre, qu’il prévoyait lancer une banque en ligne d’ici 2020 en association avec la banque d’affaires Citigroup et l’organisme de crédit Stanford Federal. Ce nouveau service dénommé « Cache » est conçu comme une extension de l’application Google Pay. Apple a lancé sa carte de crédit l’été dernier, tandis que Facebook est en embuscade avec sa cryptomonnaie, le libra, et Facebook Pay. Amazon prépare également des offres de prêts bancaires. En proposant des services de paiement et des offres de crédit, les GAFA se placent tout naturellement comme des concurrents sérieux pour les banques « traditionnelles ».
Contrairement aux établissements américains, les banques européennes ne voient pas forcément d’un bon œil une alliance de haut niveau avec Google, Amazon, Facebook et Apple. D’ailleurs la législation européenne les prépare irrémédiablement à un « affrontement ». Pour remporter ce choc, les banques doivent se transformer en profondeur à l’horizon 2030. Cela leur permettra de s’adapter à l’évolution du comportement des clients et ainsi contrer la montée en puissance des GAFA et leur pendant asiatique BATX sur le secteur bancaire.
Les banques vont devoir dépoussiérer leur fonctionnement
On peut d’emblée imaginer que les établissements bancaires vont mettre en place des offres en ligne pour rendre l’expérience client la plus fluide possible. Ils devront parallèlement opérer une refonte de leurs réseaux d’agences, qui passeront au « phygital ». Ce format d’agence combinera l’interaction avec un conseiller et une partie digitale avec l’utilisation d’outils numériques. Les banques s’appuieront en outre sur leurs réseaux régionaux pour proposer des offres personnalisées et adaptées aux spécificités des chaque marchés domestiques. Un atout que n’auront pas les GAFA, qui proposent en grande partie des offres globales. Un autre avantage des banques traditionnelles est qu’elles parviendront à trouver l’équilibre entre respect de la vie privée et enrichissement des services. A l’opposé, les internautes se méfient de plus en plus des GAFA, surtout en Europe, après les récents scandales sur les données personnelles.
En somme, les banques seront obligées de se mettre au niveau des GAFA en innovant. Cette concurrence ressemble donc plus à une aubaine qu’à une menace. Mais attendons de voir…
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