Le « Black Friday » pourrait prendre véritablement tout son sens dans quelques jours pour Amazon : un vendredi noir. Pour cause, les associations Attac et les Amis de la Terre ainsi que l’Union syndicale Solidaires ont prévu « des dizaines d’actions » en France pour perturber ses ventes. Elles reprochent au géant du commerce en ligne notamment ses émissions de gaz à effet de serre et ses pratiques fiscales négatives.
Les associations Attac, les Amis de la Terre ainsi et l’Union syndicale Solidaires ont dénoncé dimanche dans un rapport l’impact social, fiscal et environnemental néfaste du géant de la distribution en ligne Amazon, à quelques jours des opérations promotionnelles du « Black Friday ».
Amazon pollue autant que le Portugal
Pour montrer l’impact environnemental négatif d’Amazon, les trois associations ont croisé les « données et estimations publiques » afin d’obtenir un « ordre de grandeur » pour son activité de stockage de données. Elles ont estimé que le mastodonte du commerce en ligne a généré « 55,8 millions de tonnes de gaz à effet de serre en 2018, soit l’équivalent des émissions du Portugal ».
Aussi, l’entreprise de Jeff Bezos se rendrait coupable de pratiques fiscales nocives pour les recettes de l’Etat français. En France, selon Attac, le chiffre d’affaires réel d’Amazon en 2017 aurait été de l’ordre de 3,9 milliards d’euros contre un chiffre d’affaires déclaré de 1,67 milliard d’euros. « C’est donc 57 % de son chiffre d’affaires qui serait dissimulé », indique le rapport. En 2017, Amazon aurait payé 8,2 millions d’impôts. Mais dans le même temps, le géant américain aurait bénéficié de 5,6 millions d’euros au titre du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Par ailleurs, cette pratique « contribue à renforcer la position dominante d’Amazon vis-à-vis de ses concurrents, qui payent en proportion de leur activité davantage d’impôts », a commenté Raphaël Pradeau, porte-parole d’Attac, cité dans un communiqué.
Au niveau social, Amazon aurait détruit en 2018, plus de 7.900 emplois sur le territoire national, principalement dans les grandes surfaces et commerces de proximité. Autre accusation : la firme multinationale serait à l’origine d’un gaspillage considérable. En France, trois millions de produits neufs auraient été détruits par Amazon en France en 2018.
Pour démontrer que « Le monde selon Amazon n’est pas viable », Attac, les Amis de la Terre et l’Union syndicale Solidaires ont promis une journée vraiment noire à Amazon, via des dizaines d’actions le vendredi 29 novembre prochain, jour du Black Friday.
Amazon se défend des accusations
Dans un communiqué publié ce même dimanche, Amazon balaye di revers de la main les accusations des trois ONG. L’entreprise de Jeff Bezos met notamment en avant l’initiative « The Climate Pledge », une campagne lancé en septembre dernier et devant permettre d’atteindre avec dix ans d’avance les engagements climatiques de l’accord de Paris. « Nous réfutons ces informations trompeuses qui comportent de très nombreuses erreurs factuelles et spéculations sans fondement. Amazon s’acquitte de l’ensemble des impôts et taxes exigibles en France et dans tous les pays où il est présent. Avec plus de 9300 emplois en CDI en France d’ici la fin de l’année, nous sommes devenus un employeur majeur.», s’est par ailleurs défendu le géant du e-commerce.
Près de 6 milliards d’euros de dépenses attendus tout de même
Malgré Attac, les Amis de la Terre et l’Union syndicale Solidaires, ainsi que les initiatives « Green friday » et « Make friday green again », le « Black Friday » ne devrait pas connaître la crise pour cette édition, car désormais entré dans les habitudes commerciales françaises. « Nous n’avons pas vraiment de doute sur le fait que ça va encore être un gros succès cette année », prédit Vincent Gufflet, directeur commercial de Fnac Darty. Sur internet, les ventes devraient atteindre 1,7 milliard d’euros sur les quatre jours allant du « Black Friday » (vendredi 29 novembre) au « Cyber Monday ». Sur l’ensemble des canaux de distribution, une étude de RingCentral, société spécialisée dans la relation client, s’attend à près de 6 milliards d’euros de dépenses.
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