Compléments alimentaires : l’Anses met en garde contre la berbérine

Paracétamol

 

La consommation de compléments alimentaires contenant de la berbérine « peut entraîner des risques de troubles gastro-intestinaux, d’hypoglycémie et d’hypotension », avertit ce lundi l’Anses. Les catégories de population les plus concernées sont notamment les diabétiques, les enfants et les femmes enceintes.

« La berbérine agit comme un médicament et non plus comme un aliment »

La berbérine peut entraîner des risques pour la santé, dont les « troubles gastro-intestinaux, d’hypoglycémie et d’hypotension », prévient l’Anses ce lundi. Les diabétiques, les enfants, les ados, les femmes enceintes ou qui allaitent, les personnes souffrant de troubles hépatiques ou cardiaques font partie des personnes concernées. Ces catégories de population doivent éviter de prendre les compléments alimentaires à base de plantes, conseille l’agence de sécurité alimentaire. Elle estime que la sécurité d’emploi de ces compléments (utilisés principalement contre l’excès de cholestérol et du taux de sucre sanguins) « ne peut être garantie », à partir d’une certaine dose, « compte tenu des données toxicologiques disponibles et des concentrations observées dans les compléments recensés ».

L’Anses confirme des « effets pharmacologiques avérés de la berbérine à partir de 400 mg/jour chez l’adulte » : « Cela signifie que la berbérine agit comme un médicament et non plus comme un aliment, à cette dose », note-t-elle. L’action, à cette dose porte « sur le système cardiovasculaire, nerveux, immunitaire ou encore sur le métabolisme. De tels effets peuvent aussi intervenir à des doses inférieures, y compris en dessous de la dose journalière de 10 mg fixée en Belgique, remarque l’agence sanitaire.

Les produits à base de berbérine représentent 6 % de l’ensemble des compléments alimentaires

La berbérine est un alcaloïde, c’est-à-dire un ensemble de molécules d’origine végétale (théine ou caféine), présent dans l’écorce et les racines des plantes du genre berberis, l’épine-vinette par exemple, et d’autres végétaux tels que l’hydraste du Canada ou le coptide chinois. La médecine traditionnelle l’utilise comme traitement contre les infections gastro-intestinales. Mais chez nous, elle s’utilise surtout pour une action sur le taux de sucre dans le sang, notamment afin de réduire les glycémies et la cholestérolémie. Depuis avril 2016, 229 produits à base de berbérine ont fait l’objet de déclaration en France auprès de la direction générale de la concurrence (DGCCRF), soit 0,6 % de l’ensemble des compléments alimentaires enregistrés sur la même période.

Une réglementation très hétérogène en Europe

En Europe, la réglementation de l’usage de berbérine dans les compléments alimentaires est très hétérogène. La Belgique et la Pologne par exemple ont fixé une dose maximale à 10 mg par jour. De leurs côtés, des pays, comme la Slovénie, la Suède ou la Grèce, interdisent l’usage de plantes à berbérine dans les compléments alimentaires. En France, en revanche, les autorités n’ont défini aucune dose journalière maximale, mais l’étiquetage doit comporter un avertissement déconseillant l’emploi de ces produits aux femmes enceintes.

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