Un an après l’émergence des « gilets jaunes », les opposants à la politique d’Emmanuel Macron s’apprêtent à remettre le couvert. Jeudi 5 décembre, médecins, cheminots, enseignants et policiers notamment se réuniront pour protester contre la réforme des retraites.
Une autre journée historique
La manifestation interprofessionnelle contre la réforme des retraites, risque de paralyser la France le jeudi 5 décembre. Policiers, cheminots, agriculteurs, enseignants et tous ceux qui se voient comme les perdants des réformes présidentielles vont faire monter la pression, afin de faire plier le gouvernement d’Edouard Philipe. La date choisie coïncide avec une forte mobilisation organisée le même jour en 1995, au milieu d’un mouvement historique. Le premier ministre d’Alors, Alain Juppé, avait dû faire des concessions sur les retraites.
L’exécutif a déjà commencé à lâcher du lest du côté des médecins et des personnels hospitaliers. Le Premier ministre a présenté un « vaste plan d’urgence » pour les hôpitaux. L’État a notamment annoncé reprendre à son compte 10 milliards d’euros – soit un tiers – de la dette des hôpitaux publics. Avec cette concession, le gouvernement espère éviter une convergence des doléances, qui pourrait se transformer en une mobilisation longue et massive.
Forte perturbation prévue dans les transports
Dans les transports, organisations syndicales représentatives ont déposé un préavis de grève illimité. L’entreprise publique prévoit donc la RATP prévoit « un trafic fortement perturbé » sur les métros, les trams et les bus, ce jeudi. Côté SNCF, un appel à un mouvement illimité a été déposé par la CGT-Cheminots, l’Unsa ferroviaire et SUD-Rail. Les prévisions de trafic seront disponibles pour les deux groupes ce mardi, en fin de journée. Au niveau aérien, trois importants syndicats d’Air France ont déposé des préavis. Chez les contrôleurs aériens, l’USAC-CGT, deuxième syndicat, a appelé à la grève, ce qui pourrait engendrer retards ou annulations de vols.
Les enseignants dans la danse
Dans l’éducation nationale, la grève est également au rendez-vous. Craignant d’être les grands perdants de la réforme des retraites, les enseignants des écoles, des collèges et des lycées entreront en action ce jeudi. La plupart des syndicats (Snes-FSU, Snuipp-FSU, le SE-Unsa, le Snalc, Solidaires…) sont concernés. Selon Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, 10 à 20 % des écoles annoncent déjà qu’elles seront fermées le 5 décembre, et 60 % d’enseignants seront grévistes.
Chez les urgentistes, où la grève dure depuis huit mois la CGT, FO, SUD et le collectif Inter-Urgences ont appelé à la grève, mais la date ne fait pas l’unanimité dans le secteur où une journée d’action spécifique est programmée le 17 décembre.
Policiers et pompiers manifestent autrement
Une autre catégorie professionnelle concernée : les policiers et les pompiers mobilisés. S’ils se mobilisent aussi ce jeudi, il n’est pas question pour eux de rejoindre les cortèges de manifestants. Les syndicats policiers ont affirmé leur intention de « manifester autrement ». Mais si le mouvement de grève était reconduit les jours suivants, ils prévoient de gonfler les rangs.
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