Paludisme : l’OMS valide un second vaccin pour les enfants

Photo de National Cancer Institute sur Unsplash

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a donné lundi son feu vert à l’utilisation d’un deuxième vaccin contre le paludisme chez les enfants. Un premier traitement est déjà autorisé dans quelques pays d’Afrique. 

Vers la fin du paludisme ? L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a approuvé lundi un deuxième vaccin pour les enfants à risque de contracter la maladie. C’est le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’organisation, qui a annoncé la bonne nouvelle après des avis favorables de ses experts.

Déjà autorisé au Ghana, au Kenya et au Malawi 

Ce deuxième vaccin antipaludique baptisé R21/Matrix-M a été fabriqué par le Serum Institute of India. L’OMS a autorisé son administration au Ghana, au Nigeria et au Burkina Faso. En 2021, l’organisation onusienne avait déjà approuvé un premier vaccin, RTS,S/AS01E produit par le géant pharmaceutique britannique GSK. Ce traitement fait l’objet d’expérimentation au Ghana, au Kenya et au Malawi. Il doit permettre de prévenir le paludisme chez les enfants, dans les régions ayant une transmission modérée ou élevée de la maladie.

Un taux d’efficacité autour de 75 %

Déjà plus de 1,7 million d’enfants ont reçu au moins une dose de vaccin grâce aux programmes pilotes d’introduction du RTS,S/AS01E. Cette initiative a permis de réduire les formes graves et mortelles du paludisme et de baisser la mortalité chez l’enfant. Dans des conditions d’administration similaires, RTS,S/AS01E et R21/Matrix-M ont un taux d’efficacité autour de 75 %. Convaincu qu’il pourrait sauver des dizaines de milliers de vies chaque année, l’OMS a annoncé en juin la distribution de 18 millions de doses supplémentaires pour la période 2023-2025.

La demande de doses dépasse de loin l’offre

Au moins 28 pays africains ont demandé à recevoir ce vaccin antipaludique. Mais l’institution de santé a prévu pour l’instant des doses que pour 12 pays. Parmi lesquels le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, le Libéria et la RDC. La suite de l’attribution dépendra de la quantité de doses de vaccin mise à la disposition de l’Alliance du Vaccin Gavi, via l’UNICEF. Selon l’OMS, la demande pour le vaccin RTS,S/AS01E dépasse de loin l’offre. D’ici 2026, elle s’attend à des demandes allant jusqu’à 60 millions de doses par an et jusqu’à 100 millions d’ici 2030.

Plus de 600 000 décès enregistrés en 2021

Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus voit le vaccin R21/Matrix-M comme « un outil supplémentaire essentiel pour protéger un plus grand nombre d’enfants et plus rapidement ». Son organisation pourrait alors de rapprocher de sa vision d’un avenir sans paludisme. Cette maladie causée par un parasite transmis par les moustiques reste un fléau, en particulier en Afrique subsaharienne. Elle a provoqué en 2021 la mort de 619 000 personnes dans le monde, dont 96 % dans cette partie du continent africain.

Une résistance croissante aux traitements

Le paludisme se caractérise par des symptômes divers comme la fièvre, les maux de tête, les frissons, les courbatures et les vomissements. Il peut s’aggraver et devenir une affection mortelle, en l’absence de remède. Aujourd’hui, on le traite essentiellement avec des antipaludiques par voie orale ou par injection en intraveineuse. Mais cette maladie développe une résistance croissante aux traitements. D’où l’importance d’une détection précoce. Le paludisme ne touche pratiquement pas les pays du Nord, même si des cas ont été récemment détecté aux Etats Unis. En raison d’un cadre de vie plus sain et des températures basses, les moustiques ont dû mal à transmettre le parasite.

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