Le secteur financier français ferait preuve de résilience

Photo de Patrick Tomasso sur Unsplash

Le secteur financier français résiste assez bien au contexte macroéconomique morose. C’est ce qu’affirme Nathalie Aufauvre, la secrétaire générale de l’ACPR. Sa déclaration contraste avec les résultats du test de résistance de l’ABE, publiés en juillet dernier.

Nathalie Aufauvre, la secrétaire générale de l’ACPR, organisme qui veille à la stabilité financière des banques et des assureurs, a déclaré lundi que le secteur financier français a montré une très bonne capacité d’absorption des chocs depuis le début de l’année. C’était en marge de la présentation des chiffres du secteur, à Paris.

BNP Paribas en très grande forme

D’après ce rapport, les six principaux groupes bancaires français, qui représentent à eux seuls plus de 80% de part de marché, ont continué de dégager des profits significatifs au premier semestre 2023 en dépit d’un environnement toujours dégradé. BNP Paribas, par exemple, a généré un bénéfice net record de 7,2 milliards d’euros entre janvier et juin. Le produit net bancaire sur cette période s’inscrit cependant en baisse de 9,4% sur deux ans pour les leaders bancaires français.

Une hausse de 4% du produit net bancaire

Pour ce qui concerne l’année 2022, le bilan du secteur bancaire croît de 4,4% à 9.191 milliards d’euros avec un produit net bancaire qui s’établit à 165,5 milliards d’euros. Ce qui correspond à une hausse de 4% sur un an. Mais le rythme de progression est moins important qu’en 2021. Preuve supplémentaire de la solidité du secteur, le ratio de solvabilité CET1 a atteint 15,8% en 2022. Il est passé à 16,2% à la fin du premier semestre 2023, en dépit du contexte macroéconomique et les politiques monétaires.

De moins bons résultats avec le test de résistance de l’ABE

Si les hausses successives des taux directeurs rehaussent le coût du refinancement avec des effets attendus à court terme, Nathalie Aufauvre s’attend à des effets positifs sur le long terme avec une amélioration des marges nettes d’intérêt. L’analyse optimiste du régulateur contraste cependant avec les résultats du test de résistance de l’ABE (l’Autorité bancaire européenne), publiés en juillet dernier. Selon cette étude, les banques françaises résistent moins aux chocs que les autres.

La France plombée par la Banque Postale

Avec les groupes bancaires espagnols, hollandais et allemands, les établissements français font partie des mauvais élèves. Ils repassent sous la barre de 10% (9,15%) au niveau du ratio de fonds propres durs et terminent à la dernière place. Il faut cependant souligner que la moyenne française a été plombée en grande partie par la Banque Postale, qui termine l’exercice avec un ratio à 0,05%. Mais cette performance s’explique peut-être par le contexte. En effet, l’ABE a lancé son test en janvier, soit près de deux mois avant la faillite de la banque américaine SVB. Cet évènement a secoué le secteur bancaire et fait craindre une nouvelle crise économique après celle de 2008.

Le secteur de l’assurance également solide

Consciente des fortes incertitudes économiques actuelles, Mme Aufauvre pense qu’il faut « rester vigilant ». Il faut en particulier faire attention à la rapidité du retour de l’inflation dans sa zone cible, à l’évolution de la croissance économique et à la situation géopolitique de plus en plus tendue, avec les guerres en Ukraine et à Gaza. Outre le secteur financier français, la patronne de l’ACPR a également loué la résilience du secteur de l’assurance en France. Celui-ci conserve sa première place en Europe devant l’Allemagne avec un résultat net en hausse de 5 milliards d’euros en 2022 et un bilan total de 2 748 milliards d’euros.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.