Démographie : la baisse de la fécondité va s’accélérer d’ici à 2100

Photo de Anastasiia Chepinska sur Unsplash

Trois quarts des pays ne pourront pas maintenir leur population en l’état d’ici 2100 à cause d’un taux de fécondité trop faible, selon une nouvelle étude. Cette situation devrait avoir des conséquences considérables sur les plans économique et sociétal dans le monde entier.

Des chercheurs dirigés par l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) de l’université de Washington, aux États-Unis, ont récemment publié une étude dans The Lancet suggérant un gel démographique dans le monde d’ici la fin du siècle. Selon cette enquête, trois quarts des pays ne pourront pas maintenir leur population en l’état à cause d’un taux de fécondité trop faible.

Des prévisions de fécondité basées sur plusieurs facteurs

Pour établir ces conclusions, les chercheurs américains ont utilisé les données de santé du Global Burden of Disease, un important programme soutenu financièrement par la fondation Bill & Melinda Gates. Leurs prévisions de fécondité prennent en compte le nombre moyen d’enfants mis au monde par les femmes avant l’âge de 50 ans (avant la ménopause), les besoins contraceptifs, la mortalité infantile, la densité de la population et l’éducation.

1,57 enfant par femme dans le monde en 2100

D’après l’étude de l’université de Washington, l’indice synthétique de fécondité (ISF) mondial passera de 2,23 naissances par femme en 2021 à 1,68 en 2050 et à 1,57 à la fin du siècle. Au cours des 70 dernières années, cet indice a diminué de plus de moitié pour se fixer à 2,2 enfants par femme en 2021, contre environ 5 enfants en 1950. En tête des pays les plus touchés par ce phénomène figurent la Corée du Sud et la Serbie, où le taux est inférieur à 1,1 enfant par femme.

L’Afrique subsaharienne au-dessus de la moyenne mondiale

En Europe, en particulier, l’ISF devrait baisser à 1,44 en 2050, puis à 1,37 en 2100. La France et l’Allemagne devraient avoir les taux de fécondité les plus élevés, entre 2,09 et 1,40 pendant cette période. L’Afrique subsaharienne, en revanche, aura un taux près de 2 fois supérieur à la moyenne mondiale. Cette région moins développée représentera 1 enfant sur 2 né sur la planète d’ici la fin du siècle.

La population mondiale atteindra un pic dans les années 2080

Selon les Nations Unies, il faut à un pays un indice de fécondité minimum de 2,1 pour maintenir la taille de sa population. L’Humanité se dirige donc vers un ralentissement de la croissance démographique ou à un gel. Selon les perspectives démographiques de l’ONU, la population mondiale atteindra un pic dans les années 2080, à 10,4 milliards de personnes. Elle restera à ce niveau jusqu’en 2100.

Des avantages de la fécondité autant que des inconvénients

Les experts s’accordent à dire que les faibles taux de fécondité s’accompagneront de bénéfices mais également d’inconvénients potentiels. Parmi les avantages, on note les effets positifs sur l’environnement, le changement climatique, la biodiversité, la sécurité alimentaire et la santé. A l’inverse, il y aura des conséquences négatives sur les pensions, la sécurité sociale, la main-d’œuvre et la géopolitique.

Attention à ne pas limiter l’accès à la contraception ou aux avortements

Les experts mettent cependant en garde contre l’instauration de politiques pro-natales pour inverser ces projections. Ils pensent principalement que la baisse de la fécondité ne devrait pas pousser les gouvernements à limiter l’accès à la contraception ou aux avortements. Les scientifiques reconnaissent toutefois que cette baisse de la fécondation constitue un défi pour la communauté mondiale, tout comme le déclin de la fertilité. Ils appellent les pays à appréhender cette situation comme une opportunité d’innover pour parvenir à un développement durable à long terme.

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