Le secteur du luxe à l’épreuve de la contrefaçon

Atteignant 2.5% du commerce mondiale selon l’OCDE, le marché du faux est en constante évolution. Les faussaires ont su adapter leurs méthodes aux nouvelles attentes des consommateurs en passant de la vente à la sauvette à des plateformes de vente en ligne bien plus attractives. En France, 20% des produits de contrefaçon saisi par les douanes sont des produits de luxe. Les industriels du luxe cherchent à se défaire de ce manque à gagner.

Un état des lieux du marché du faux

405 milliards d’euros en 2013, 176 milliards 8 ans auparavant, au niveau mondial le poids de la contrefaçon progresse. Dans le secteur du luxe, l’évolution majeure est le développement de la vente en ligne de ces produits. Jean Cassegrain, directeur général de Longchamp, constate ce changement de méthode des faussaires : « Dans le passé, pour acheter un faux sac Longchamp, il fallait aller dans le bazar d’Istanbul, sur le Temple Street Night Market de Hong Kong, à Bangkok… ». Le commerce en ligne du faux a facilité l’accessibilité à ces produits ce qui conduit naturellement à gonfler les ventes.
Selon le Comité Colbert, 85% du faux de luxe est produit en Asie et très majoritairement en Chine. Les autres zones de production sont le bassin Méditerranéen et l’Europe Orientale.

Les faussaires sont en permanence en train d’adapter leurs outils et leur stratégie. Ils copient dorénavant les sites officiels des grandes marques du secteur, reprennent d’anciennes campagnes publicitaires, mélangent les coloris des anciennes collections…
La situation est préoccupante pour les marques françaises mais aussi pour l’économie du pays. En 2010, les douanes déclarent que : « la France est particulièrement exposée en raison de la notoriété de ses marques et de la créativité de ses entreprises dans les domaines artistiques. La contrefaçon coûte entre 30 000 et 40 000 emplois chaque année, dans notre pays, et une perte de 6 milliards d’euros pour l’économie nationale, une entreprise française sur deux s’estimant actuellement touchée ».

Lutter contre la contrefaçon

Pour Jean Cassegrain, l’organisation des faussaires leur assure une certaine impunité. Peu présents en Europe, ils sont à l’abri des amendes, des saisies de stocks et de peines de prison. C’est un système qui a séduit de nombreux trafiquants de drogue ou d’êtres humains qui se sont reconvertis en prenant en compte des gains très importants et des risques très faibles.

Mise à part le travail des douanes et des services juridiques des entreprises, la lutte contre la contrefaçon passe aussi par l’innovation. Sur le modèle de la concurrence traditionnelle qui stimule la recherche et le développement de nouveaux produits, les fabricants misent sur des  produits de qualité en travaillant les finitions, les matériaux employés ainsi que la durée de vie de leurs productions.
La sensibilisation des consommateurs par les pouvoirs publics prend une place de plus en plus importante dans la lutte contre le faux. Les campagnes d’affichage passées ont eu pour objectif d’expliquer le rôle néfaste de ce marché dans l’économie nationale ainsi que d’informer le plus grand nombre sur les risques judiciaires encourus pour achat de produits de contrefaçons.

 

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