Tarifs bancaires : la règlementation a du mal à limiter les abus

Dénoncés dans une enquête d’UFC Que Choisir dès les années 2000, par la Commission Européenne puis par le président de l’Autorité de la Concurrence, les établissements bancaires français se montrent inventifs pour contourner la règlementation et maintenir des coûts élevés.

 

Les pratiques tarifaires des banques françaises, en bas du tableau européen

Des tarifs bancaires opaques qui ne font qu’augmenter, des frais pour des services autrefois gratuits… La situation des tarifs bancaires en France n’est pas enviée par les autres pays européens. En 2009, la Commission Européenne, dans un rapport sur la situation des 27 pays membres de l’UE, a même dénoncé ces pratiques.

Le problème majeur, et qui revient sans cesse, malgré les mesures prises, est le manque général de transparence. Au-delà des coûts élevés liés à la gestion des comptes bancaires, les consommateurs ne sont pas clairement informés des différents frais qui y sont associés, car ceux-ci sont complexes, parfois même cachés.

 

Des engagements à la transparence et à la concurrence

Depuis le milieu des années 2000, les banques françaises se sont engagées à être plus transparentes quant à leurs tarifications afin d’améliorer les relations avec leurs clients. Plusieurs textes légaux, mis en place depuis 2008, ont aussi contribué à clarifier les tarifs bancaires. Les établissements financiers doivent notamment donner accès à un guide de leurs tarifs et transmettre chaque année à leurs clients un récapitulatif des frais perçus.

 

Des mesures insuffisantes

Les organisations de défense des consommateurs, dont UFC Que Choisir, jugent ces mesures désuètes et insuffisantes face aux excès des banques, qui par ailleurs trouvent des moyens de contourner cette obligation à la transparence.

L’opacité de la terminologie utilisée leur permet en effet de rester dans le flou. Toutes les banques n’utilisent pas les mêmes termes, ce qui crée de la confusion. De plus, les services payants sont de plus en plus nombreux, et sans suivre une logique liée aux coûts réels des services puisqu’ils ne sont pas les mêmes suivant les banques. Parfois même, un service gratuit dans une banque est facturé à un tarif élevé dans une autre (UFC Que Choisir parle d’une variation de 1 à 10 pour un même service).

Enfin, ces tarifs ne cessent d’augmenter de manière générale. Uniquement pour l’année 2016, on note une augmentation de 4,7% selon des chiffres rapportés par Franceinfo.

 

Quels résultats ?

On s’aperçoit aujourd’hui que la mise en place de nouvelles règlementations n’arrange pas drastiquement la situation. Les établissements bancaires français se montrent inventifs pour les contourner, ou trouvent d’autres manières de faire payer leurs clients, avec notamment la création de nouveaux frais ou de nouvelles formes de prélèvements.

Cependant, l’apparition et le développement des banques sur Internet a quelque peu changé la donne, en proposant notamment la gratuité des frais de gestion de compte. Mais cela ne semble pas stopper l’inflation des tarifs bancaires pour autant.

Sachez tout de même que des lois existent vous permettant de refuser ces augmentations de tarifs. Renseignez-vous !

 

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.