Un cartel démantelé dans le secteur du revêtement de sol

Trois entreprises françaises du secteur du lino et du PVC viennent d’être condamnées par l’Autorité de la concurrence à une amende record. La raison ? Les trois groupes s’entendaient sur les prix et leur politique commerciale. Une amende qui fait parler d’elle en raison de son montant mais aussi du secteur, que l’on aurait pu croire tranquille…

 

302 millions d’amende

Forbo, Gerflor et Tarkett ainsi que le syndicat professionnel (SFEC) viennent d’écoper jeudi dernier d’une amende monstre : 302 millions d’amende pour avoir constitué un cartel illégal. Tarkett est l’entreprise qui paiera le prix le plus fort (165 millions d’euros) suivie de Forbo (75 millions) et de Gerflor (62 millions). Le syndicat professionnel est également condamné à une amende de  300 000 €. Les montants ont de quoi donner le tournis : il s’agit de l’une des sept amendes les plus importantes de l’histoire de l’Autorité de la concurrence et la plus grosse depuis deux ans.

 

Des pratiques illicites depuis près de 20 ans

Selon l’enquête menée par l’Autorité de la concurrence suite à un signalement de la répression des fraudes en 2013, les entreprises se sont régulièrement rencontrées depuis les années 1990. En marge des réunions de leur syndicat professionnel, Forbo, Gerflor et Tarkett s’échangeaient ainsi des « informations très précises » sur leurs données stratégiques (prévisions commerciales, parts de marché, innovations…). A partir de 2001 les rencontres se sont multipliées pour définir notamment des « prix planchers » et des pactes « non-concurrence ». Ni les trois entreprises, ni le syndicat n’ont contesté les faits.

Ces pratiques ont-elles eu un impact sur le marché ? C’est ce que laissent penser les chiffres : sur la période relative aux infractions, Forbo, Gerflor et Tarkett représentaient 85% du marché en France pour les entreprises et 65 % du marché grand public sur les PVC et linoléums.

Avec rencontres dans des hôtels et pas moins de 9 lignes téléphoniques dédiées et maquillées au nom d’un concurrent, les pratiques des trois entreprises rappellent celles d’un roman d’espionnage…dans le monde du lino.

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