Glyphosate : la France seule contre tous ?

Alors que des députés LRM ont réclamé dans une tribune au journal Le Monde une interdiction très rapide du glyphosate, l’Union Européenne s’apprête à se prononcer sur son éventuelle réautorisation. Le point sur le débat autour de l’herbicide soupçonné d’être cancérigène.

Cancérigène selon l’OMS

Le glyphosate a été classé par l’OMS comme cancérigène pour l’animal et « cancérigène probable » pour l’homme. De leur côté deux agences européennes l’EFSA et ECHA rendaient la conclusion inverse. Le manque de clarté sur le diagnostic vient ainsi perturber les débats. Et ce d’autant que l’OMS elle-même a livré des conclusions variables. En mai 2016 elle classait ainsi le glyphosate comme « cancérigène peu probable ». Ces différences de résultats seraient liées aux différences de terrain d’étude, avec d’un côté des études s’intéressant aux effets suite à une très forte exposition et de l’autre des études portant sur les effets liés à l’ingestion.

Quel que soit le degré de certitude du classement de l’OMS ces résultats sont préoccupants pour la France qui occupe la troisième place des pays européens utilisant le plus d’herbicide (1,10 kg/hectare de surface agricole utile). Et le composant se retrouve visiblement dans nos assiettes : d’après Générations Futures, 7 céréales du petit déjeuner/8 en contiennent.

Des réticences à l’interdiction

Dans le doute, le principe de précaution devrait prévaloir. Si le débat persiste c’est que le glyphosate est un herbicide très bon marché et très efficace et que les agriculteurs s’inquiètent des répercussions lourdes que l’interdiction pourrait avoir sur l’agriculture. Se passer d’herbicide chimique implique en effet de fortes transformations avec notamment une transition vers la polyculture.

Une décision européenne attendue

L’Union Européenne devra trancher demain et décider si elle réautorise ou non le glyphosate pour les dix prochaines années. La France a déjà indiqué qu’elle voterait contre. Prenant en compte la transition nécessaire vers de nouvelles méthodes d’agriculture et vers un nouveau modèle économique, Nicolas Hulot, le ministre de l’Écologie, a précisé qu’il se donne jusqu’en 2022 pour interdire la substance.

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