Depuis 2011, à l’exception de l’an dernier, la consommation de gaz baisse en France. La tendance ne va pas s’inverser d’ici tôt puisqu’on attend la poursuite de cette baisse jusqu’en 2035 malgré plus d’espaces chauffés au gaz (+1.6 millions de logements d’ici 2035 et + 92 millions de m2 de bureaux). L’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments en est la principale cause.
Le bilan prévisionnel 2017-2035 élaboré par les gestionnaires des réseaux de distribution et de transport (Grdf, GRTgaz, TIGF, et 29 réseaux locaux de distribution) annonce une baisse régulière et continue de la consommation de gaz en France de 1,2% par an, pour passer de 413 térawattheures à 364 térawattheures. Le bilan met en évidence l’impact des « gains en matière d’efficacité énergétique » ainsi que le « déploiement d’équipements plus performants et plus sobres en énergie ». Ces innovations touchent autant les bâtiments (les fameuses « passoirs énergétiques » devraient disparaître progressivement) que les pompes à chaleur ou les chaudières hybrides. L’hiver dernier s’était accompagné d’une hausse de 5% de la consommation mais cela avait été seulement dû aux nombreux arrêts enregistrés par les centrales nucléaires.
Cependant les gestionnaires des réseaux ne sont pas du tout inquiets pour l’avenir de leur profession. Si le gaz pèse pour moins de 15% du bouquet énergétique global et pour moins de 5% de la production électrique, les nombreuses applications que l’on peut en tirer et la facilité avec laquelle on peut le conserver en font un gage de stabilité énergétique aux côtés du nucléaire. Les prévisions souffrent des incertitudes liées à l’avenir du nucléaire et des évolutions technologiques des énergies renouvelables.
Enfin, on s’attend à un important développement du gaz renouvelable. Peu polluant, produit à partir de déchets ou du traitement d’eaux usées, il pourrait voir son essor dans l’exploitation des véhicules roulant au gaz naturel. En effet, il représente une solution alternative pour les poids lourds. Après avoir progressé de 160 % l’an passé dans le réseau, le gaz renouvelable pourrait peser pour 30 % du bouquet total en 2035 soit 3 fois plus que l’objectif de la loi de transition énergétique de 2015 !
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