Fin de partie reportée pour le glyphosate

Le 27 novembre dernier, la Commission Européenne a renouvelé pour 5 ans la licence du glyphosate. 18 pays membres ont voté pour ce renouvellement jusqu’en 2022 : la Bulgarie, l’Allemagne, la République tchèque, le Danemark, l’Estonie, l’Irlande, l’Espagne, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, la Finlande, la Suède et le Royaume-Uni.  Le Portugal s’est abstenu. S’y sont opposés la Belgique, la Grèce, la France, la Croatie, l’Italie, Chypre, le Luxembourg, Malte et l’Autriche.

Le glyphosate est une molécule aux intéressantes capacités en tant qu’herbicides. Les industriels qui le commercialisent le mélange avec des produits chimiques car seul il est cependant peu efficace. Son absorption par les plantes est ainsi améliorée. La molécule se diffuse jusqu’aux racines après avoir pénétré le végétal par ses feuilles. Le glyphosate est ce que l’on appelle un herbicide total, c’est-à-dire qu’il tue tous les végétaux à l’exception de ceux génétiquement modifiés dans le but de lui résister. Après son utilisation, il suffit d’attendre une semaine pour pouvoir replanter ou semer car la molécule se neutralise au contact de la terre. L’un des plus fameux producteurs de produits utilisant du glyphosate est Monsanto qui l’utilise dans le Roundup.

Au printemps 2015 le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) avait déclaré le glyphosate comme probablement cancérogène. D’autres études suivent et confirment les craintes du CIRC. Dans la revue The Lancet, ce sont des risques de cancer du sang qui sont soulignés ainsi que des impacts sur le foie et les reins qui altèreraient les capacités de détoxification du corps. Cependant, l’OMS revient sur ces annonces en indiquant que le rôle de la molécule dans l’apparition d’un cancer est improbable. D’autres scientifiques affirment que ces risques apparaissent à la suite d’une ingestion d’une dose importante.

A la suite du vote de la Commission, la France a réaffirmé sa volonté d’interdire d’ici à 3 ans le glyphosate sur son territoire ce qui a entraîné une nouvelle vague de protestations de la part d’une partie des agriculteurs (FNSEA) qui défendent qu’aucune enquête n’a pu prouver la dangerosité d’un produit qui leur permet de ne pas labourer la terre, entraînant un gain de temps considérable. De leur côté, les associations anti-glyphosates déclarent que la commission a « balayé le principe de précaution et la santé du revers de la main ».

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