Des péages urbains bientôt à l’entrée de nos centres-villes ?

Madame la ministre des transports, Elisabeth Borne, a confié qu’une évolution de la législation sur les péages urbains était envisagé par le gouvernement pour faciliter leur installation au sein du projet de loi sur les mobilités. La ministre a déclaré qu’« aujourd’hui, la loi donne déjà cette possibilité aux collectivités locales, mais seulement à titre expérimental et pour trois ans, ce qui est trop court au vu des investissements à consentir. Il faut y remédier ».

 

 Ce genre de dispositif existe déjà dans certaines grandes villes d’Europe comme Londres, Milan ou Stockholm dans le but de limiter les embouteillages récurrents dans ces métropoles ainsi que de lutter contre la pollution atmosphérique. Cette raison est d’ailleurs régulièrement mise en avant à la suite des différents épisodes durant lesquelles des pics de pollution à des seuils néfastes pour l’homme ont été enregistrés. L’idée avait déjà été rejeté par la marie de Paris, Anne Hidalgo, en octobre 2017. Elle avait déclaré qu’elle refusait « un péage qui interdise aux habitants de la banlieue de rentrer dans Paris ». D’autres élus se sont depuis exprimés sur la question, certains craignant l’installation d’une ségrégation sociale dans les déplacements des périphéries vers les centres.

Ces péages ne devraient pas, s’ils voient le jour, ressembler à ceux que l’on rencontre sur les autoroutes. Il pourrait s’agir plutôt d’un ensemble de mesures visant à favoriser la pratique du covoiturage ou à encourager la circulation durant des heures « creuses » au détriment de créneaux horaires déjà saturés. C’est ce que l’ancien premier ministre et actuel maire de Bordeaux, Alain Juppé avait supposé durant les assises de la mobilité à l’automne 2017.

La ministre a aussi insisté sur la volonté du gouvernement d’encourager le covoiturage à l’entrée des métropoles en créant des voies réservées aux véhicules partagés et sur le rôle plus important que devrait prendre les collectivités locales pour homogénéiser la politique de transport sur des pans plus larges de territoires. Les collectivités « auront les outils pour rendre cohérentes et lisibles les différentes offres de transport existantes sur leurs territoires, qu’elles soient publiques ou privées (autopartage, covoiturage, vélos en libre-service…) ».

L’association 40 Millions d’automobilistes a réagi au risque d’une possible ségrégation sociale liée à la mise en place de ces péages dans un communiqué dans lequel elle déclare savoir « pertinemment que certains usagers ne peuvent pas se passer de voiture. Donc on va créer une ségrégation entre ceux qui auront les moyens de s’acquitter du péage et pourront continuer à se déplacer sans encombre, et ceux pour qui cette taxe supplémentaire sera celle de trop ».

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