La pêche électrique interdite à Bruxelles.

 Mardi 16 janvier le Parlement européen a voté l’interdiction de la pêche électrique par 402 voix contre 232. La présidente de l’association Bloom, Claire Nouvian, qui a milité pour cette interdiction, a déclaré à l’issue du vote : « C’est un succès radical, une victoire absolue ».

Cette victoire des écologistes a été rendue possible en seulement quelques semaines. A la manœuvre l’eurodéputés français Yannick Jadot et des associations françaises d’artisans-pêcheurs. Deux mois plutôt, le 21 novembre, la Commission pêche du Parlement avait au contraire penché pour l’extension de la pratique au-delà de la zone expérimentale dans la mer du Nord mise en vigueur en 2006. En 1998, l’Union européenne avait déjà interdit sa pratique (comme le Brésil, la Chine ou les Etats-Unis) mais les lobbies en sa faveur avaient réussi à relancer le débat.

Ces derniers insistent sur l’idée que cette pratique est écologique, car elle permettrait de réduire les émissions de CO2. Pim Visser, président de l’Association européenne des organisations de producteurs à la pêche (AEOP) a d’ailleurs déclaré que la pêche électrique représentait « une économie de 50 % en carburant » et qu’elle aidait à « respecter les accords de Paris. » Pour les opposants, elle est au contraire plus nocive pour l’environnement. Dans le nord de l’hexagone, les pêcheurs se déclaraient inquiets d’une éventuelle autorisation de la pratique, accusant les Néerlandais de détruire des ressources halieutiques. Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, avait exprimé l’opposition française à une évolution dans le sens des Néerlandais : « Aujourd’hui la position de la France, elle est claire. Nous ne défendons pas la pêche électrique ».

A la suite du vote, les eurodéputés néerlandais ont déclaré que cette décision était incompréhensible et basée sur des fake news. Ils ont de même défendu l’efficacité de la méthode. Cette méthode consiste à employer des chaluts électriques qui à l’aide d’électrodes « assomment » les poissons vivants dans le sable (soles, carrelets) pour qu’ils pénètrent plus facilement dans les filets des pêcheurs. L’efficacité a aussi été souligné par des représentants de pêcheurs français du nord du pays qui déclarent avoir perdu la moitié de leurs captures de poisson plats depuis 2006.

La bataille institutionnelle n’est pas finie pour Gerben-Jan Gerbrandy, député au Parlement européen qui a déclaré qu’« une coalition bizarre d’ONG et de pêcheurs français a gagné, les Pays-Bas doivent maintenant travailler au Conseil pour sauver ce qui peut être sauvé».

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