L’UFC-Que Choisir a publié fin janvier une enquête sur les nanoparticules dans 16 produits de consommation de grandes marques. Si l’ensemble des produits testés en contient, le problème soulevé par le magazine est que cette présence n’est mentionnée que pour 3 d’entre eux. L’UFC précise que « la réglementation oblige les fabricants à faire figurer la mention [nano] sur l’emballage dans la liste des ingrédients ». On retrouve par exemple parmi ces produits les M&M’s Peanuts (Mars), le déodorant Sanex Natur 48h (Colgate-Palmolive), le dentifrice Aquafresh triple protection+blancheur (GlaxoSmithKline) ou un stick à lèvres du groupe Pierre Fabre.
L’UFC-Que Choisir a porté plainte contre 9 groupes : le groupe Casino pour sa soupe « Poule au pot déshydratée », le groupe Jacobs Douwe Egberts pour l’un de ses cafés, Mars Chocolat France, Mc Cormick pour l’un de ses mélanges d’épices, Colgate-Palmolive, Lavera pour l’une de ses crèmes solaires, Avène, Coty pour l’un de ses gloss et contre le groupe GlaxoSmithKline. L’association ne s’en tient pas là. En effet, l’UFC demande aussi au gouvernement d’agir en publiant la « liste des produits alimentaires et cosmétiques silencieux sur la présence de nanoparticules » mais aussi « de poursuivre effectivement les fabricants en infraction ». Les nanoparticules sont environ 50 000 fois plus petites qu’un cheveu cependant « Si la taille des nanoparticules est infinitésimale, le doute sur leur impact sanitaire et environnemental est, lui, gigantesque » déclare l’UFC.
Du côté des fabricants les réactions sont brèves, le sujet pouvant être très sensible chez les consommateurs. Le groupe Casino, mit en cause pour l’une de ses soupes, a déclaré être « bien conscient de cette problématique soulevée par UFC-Que Choisir » et avoir engagé les démarches pour supprimer les nanoparticules auprès d’un fournisseur. La branche française de Mars Chocolat a déclaré que sa production respectait scrupuleusement les réglementations. La Febea (Fédération française des entreprises de la beauté) a souligné que la mention « nano » doit être obligatoirement appliquée que sous deux conditions. Anne Dux, la directrice affaires scientifiques et réglementaires a expliqué qu’« Il faut qu’il soit fabriqué intentionnellement, c’est-à-dire qu’il soit présent à plus de 50 % dans un ingrédient, et il doit être insoluble ou bio-persistant ». Elle a remis en cause la possibilité que l’UFC soit au courant du respect ou du non-respect de ces conditions.
La DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a lancé en Aout 2017 un renforcement des contrôles des étiquettes des produits de consommation. Les résultats sont édifiants. 87 % des produits cosmétiques contrôlés (39 % pour les produits alimentaires) contenaient des nanoparticules alors qu’« un seul produit mentionnait, sur son étiquetage, la présence de tous les nanomatériaux identifiés ». Alexandre Chevallier, directeur de cabinet adjoint à la DGCCRF a déclaré à la suite de la publication de l’étude par l’UFC-Que Choisir que « La procédure est en cours pour demander aux fabricants de ces produits de se mettre en conformité ».
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