Beaucoup a été dit sur les cryptomonnaies. Les uns parlent d’une révolution économique et financière, les autres d’un piège qui mène à la ruine. Le quotidien La Tribune se penche quant à lui sur l’effet des cryptomonnaies sur la consommation électrique. Un sujet qui pourrait sembler décalé, mais qui pourrait s’imposer au cours des prochaines années tant ces monnaies d’un nouveau genre sont convoitées et aussi très gourmandes en électricité.
Le rapport entre une cryptomonnaie et l’électricité ne s’impose pas à l’esprit au premier abord. Jean-Paul Delahaye, professeur émérite à l’Université de Lille a pourtant travaillé sur ce sujet improbable pour le compte de France Stratégie. Ses conclusions sont passionnantes et montrent à quel point l’arrivée d’un nouvel agent économique – aussi digital soit-il – peut avoir un impact sur la consommation et donc la production d’énergie. Ainsi, les cryptomonnaies seraient à l’origine de 0,3 % de la consommation d’électricité au niveau mondial ! C’est énorme puisque cela concerne – rappelons-le – un bien qui n’est pas physique et qui n’existait pas il y a encore quelques années.
Selon Jean-Paul Delahaye, le « minage » est à l’origine d’une consommation d’énergie exponentielle de la part des cryptomonnaies. « Le minage permet de sécuriser la monnaie grâce aux calculs mathématiques effectués par les mineurs, qui reçoivent en récompense de leurs services les bitcoins nouvellement créés ainsi que les frais des transactions qu’ils confirment ». Cette définition donnée par La Tribune a pour conséquence de multiplier la consommation d’électricité par 10 lorsque la valeur du Bitcoin a été multipliée par 14 en 2017.
Plusieurs chercheurs se sont livrés au jeu difficile qui consiste à prédire le niveau de consommation d’énergie des cryptomonnnaies dans les années à venir. Selon les hypothèses retenues, le besoin en électricité pourrait augmenter d’une grandeur allant de 1 à 10. Pour Jean-Paul Delahaye, le seul Bitcoin accouchera d’une consommation annuelle entre 30 et 100 TWh. Julien Prat, chargé de recherche CNRS, a également été interrogé à ce sujet et estime pour sa part que la consommation annuelle devrait se situer entre 30 et 60 TWh. Ces chiffres restent obscurs ? Il faut savoir que l’ensemble du parc nucléaire français produit 400 TWh chaque année. Les estimations des chercheurs produisent des données significatives.
L’énergie vient donc de se trouver un nouveau client dont les besoins vont augmenter au cours des prochaines années. La nouvelle est bonne pour les producteurs d’énergie qui vont pouvoir surfer sur les besoins de sécurisation des cryptomonnaies. La plateforme coréenne Coinrail a été l’objet d’une cyber-attaque ce week-end, ce qui a entraîné une baisse de valeur de 1 000 dollars pour le Bitcoin. La cyber-sécurité et la consommation d’énergie ont de beaux jours devant eux.
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