Coupe du monde de foot : des sponsors généreux mais pas avec tout le monde

Des équipements de foot toujours plus chers

La Coupe du monde de football débute cet après-midi en Russie. Après des mois d’interrogations, de matchs de qualification et de préparation, les équipes vont enfin pouvoir chausser leurs crampons et revêtir leur maillot. Des équipements vendus à prix d’or par Adidas et Nike, mais rémunérés au rabais pour les petites mains en charge de la production. Un décalage dénoncé dans un rapport du Collectif éthique sur l’étiquette.

La panoplie de supporter de football est de plus en plus chère à se constituer. Un simple maillot coûte environ 90 euros. La somme est conséquente et à la hauteur des contrats de sponsoring de plus en plus élevés et signés entre les équipes nationales et les grandes marques. Sur les 32 équipes présentes au mondial en Russie, 22 sont sous contrat avec Nike ou Adidas. La marque allemande débourse pas moins de 65 millions d’euros par an pour équiper l’équipe championne du monde en titre. La vente de maillot est indispensable et la recherche de coûts de production aussi.

A ce jeu là, Adidas et Nike sont très performants et ont décidé de quitter la Chine – devenue trop chère – pour installer leurs usines de production en Indonésie, Vietnam et Cambodge. La main d’œuvre y est moins élevée et le Collectif éthique sur étiquette dénonce des salaires largement inférieurs au minimum vital pour les salariés locaux. Ainsi, les salariés cambodgiens de Nike et Adidas seraient payés 100 dollars par mois alors que le salaire mensuel vital est de 283 dollars. Le rapport estime que « les travailleurs ne touchent que 0,8 euro sur un maillot Adidas de la Coupe du monde vendu 90 euros, tandis que la marque aux trois bandes empoche environ 18 euros de bénéfice net ». 

La faiblesses inquiétante des salaires fait écho à des dividendes très importants pour les actionnaires. Le rapport pointe du doigt la volonté de ces deux entreprises de rémunérer très confortablement les actionnaires au détriment de ses salariés les plus pauvres : « Si Nike et Adidas avaient décidé de ne pas payer plus de dividendes en 2017 qu’en 2012 – ces derniers ayant alors déjà atteint des niveaux très élevés – les sommes économisées auraient largement permis de couvrir des salaires décents dans leurs principaux pays de production ».

Le scandale ne s’arrête pas là puisque le salaire des petites mains a baissé d’environ 30 % entre 1995 et 2017 par rapport au prix des maillots confectionnés. Le football est un business qui rapporte gros, mais qui génère des centaines de milliers de travailleurs pauvres. Une réalité qui ne sera pas présente sur les écrans de télévision pendant le mondial.

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