40 % de cancers évitables : le mode de vie en question

40 % des cas de cancer pourraient être évités en France

Le cancer est le mal de ce siècle. En France, plus de 170 000 personnes décèdent chaque année en raison d’une tumeur maligne. L’explosion du nombre de cancers dans l’Hexagone, mais aussi à l’étranger s’explique par des connaissances médicales beaucoup plus pointues qui permettent de diagnostiquer un mal trop souvent mortel. Une étude du Centre international de la recherche sur le cancer montre que 40 % des cancers pourraient être évités grâce à un mode de vie et de consommation plus sain. Les mauvaises habitudes peuvent tuer et une prise de conscience est nécessaire afin d’enrayer un mal contre lequel la science n’a pas encore développé toutes les armes.  

Le cancer n’est pas forcément une fatalité. C’est en peu la morale à retenir de la dernière étude du Centre international de la recherche sur le cancer (CIRC) qui a planché sur les cas de cancer en France métropolitaine. En 2015, 142 000 cas aurait pu être évités, car attribuables à des facteurs à risque du ressort des patients. Ce sont ainsi 41 % des cancers qui auraient pu ne pas se déclarer si des fléaux comme le tabagisme, l’alcoolisme et une mauvaise alimentation n’avaient pas été activés.

Le discours porté par les pouvoirs publics et les personnels de santé alerte depuis plusieurs années contre les habitudes qui exposent fortement au risque de développer un ou plusieurs cancers est audible dans les médias. Pourtant, les Français peinent à modifier leurs comportements bien que leur santé et leur vie soient en danger. La nouvelle étude du CIRC pourra-t-elle avoir l’effet d’un électrochoc ? Si on peut l’espérer, les chiffres avancés dans cette étude sont assez édifiants pour ne pas passer inaperçus.

Des facteurs de risque connus…

Treize facteurs de risque ont été pris en compte par le CIRC et sans surprise, le tabac et l’alcool occupent les deux premières places d’un podium mortel. 68 680 cas de cancer diagnostiqués en France en 2015 sont directement imputables au tabac et auraient ainsi pu être évités. L’alcool est responsable de 27 856 cas de cancer dits évitables, cette même année. Le tabac constitue à lui seul 20 % des cancers « évitables » et donne ainsi raison aux politiques de santé fortes qui visent à augmenter drastiquement son prix. La France suit cette tendance depuis plusieurs années, mais les augmentations régulières et lissées font débat quant à leur efficacité.

L’alcool est peut-être le risque de cancer le plus minimisé (8 % des cas évitables) alors qu’il est la cause de tumeurs au niveau de l’appareil digestif et même du sein. Une campagne de sensibilisation a d’ailleurs été lancée il y a plusieurs semaines pour faire comprendre aux consommateurs que sept types de cancers sont directement liés à l’alcool. Le CIRC préconise une forte hausse des prix et des taxes pour amener les Français à consommer moins.

… D’autres moins

Mais l’étude montre aussi qu’il est nécessaire de consommer mieux certains aliments. Le troisième facteur de risque le plus important est une mauvaise alimentation qui peut entraîner surpoids et obésité (4e facteur de risque). Parmi les près de 19 000 cancer évitables liés à l’alimentation, un tiers serait dû à la faiblesse des rations en fruits et légumes. Un quart serait dû à une carence en fibres et un tiers serait lié à une surconsommation de viande rouge et/ou transformée.

D’autres facteurs de risque sont à prendre en compte comme une trop faible activité physique ou une période d’allaitement trop faible chez les femmes (risque accru de cancer du sein). La part importante des infections dans les cas de cancers évitables (14 000) appelle également à une mobilisation en terme de vaccination. En Grande-Bretagne, la majeure partie des 14 à 25 ans est vaccinée contre le papillomavirus (HPV). Un chiffre inférieur à 15 % en France en 2007. Le HPV est à l’origine de nombreux cancer du col de l’utérus. Il y a donc des efforts à faire de ce côté-là aussi.

Enfin, été et vacances obligent, il est important de rappeler qu’environ 10 000 cancers par an sont attribuables à une exposition trop forte aux UV. Là encore les campagnes de prévention sont aussi importantes surtout à destination d’un jeune public peu conscient des risques liés au soleil.

La communication reste le principal outil afin d’alerter sur les mauvaises habitudes et de les changer. Les pouvoirs publics ne se défilent pas, mais les efforts doivent être continus afin de porter leurs fruits. Il semble aussi indispensable de sensibiliser les jeunes générations, à l’école par exemple, afin d’en faire de futurs adultes conscients des dangers et des attitudes à adopter pour préserver leur santé et celle de leurs proches. Les messages doivent être cohérents avec la réalité afin de mettre le doigt sur les principaux facteurs de risque. Cela évitera des erreurs comme celle qui place la pollution atmosphérique comme une cause de cancer plus forte que l’alcool (0,4 % contre 8 %).

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