Altice cède ses pylônes pour se désendetter

Altice vend ses pylônes pour rassurer investisseurs et actionnaires

Altice suscite une certaine crainte en Bourse en raison de sa situation financière difficile. La maison-mère de Free est endettée à hauteur de 30 milliards d’euros et le besoin de cash appelle à des solutions assez novatrices. Les actionnaires ont besoin d’être rassurés et Altice a choisi de reproduire une solution mise en place par Bouygues en 2016 : la vente de pylônes. Une opération qui pourrait rapporter à Altice la somme de 2,5 milliards d’euros.

Altice a besoin d’argent. Le groupe présidé par Patrick Drahi est victime de sa boulimie d’achats et d’une guerre des prix dans les Télécoms dans laquelle sa filiale la plus connue – Free – a joué un rôle moteur. La dette d’Altice Europe est de 30 milliards d’euros et la direction planche sur les moyens les plus rapides et efficaces de trouver de l’argent sans remettre en question la stratégie de développement. La solution qui tient la corde semble être la vente de pylônes de téléphonie mobile.

Il y a quelques jours, la direction d’Altice a donc annoncé la vente d’environ 2 000 pylônes en France et au Portugal. 10 198 sites sont concernés en France pour près de 2 000 au Portugal. Mais qui sont les acheteurs ? C’est là que la matière grise des dirigeants s’est mise en action. Altice va créer deux filiales qui exploiteront les pylônes pour une durée de 20 ans. En France, SFR TowerCo sera détenue par Altice à hauteur de 50,01 %. Les 49,99 % restants seront attribués au fonds américain KKR. Au Portugal, la création de la filiale Towers of Portugal verra une part majoritaire (75 %) revenir à la banque Morgan Stanley et un consortium tandis qu’Altice détiendra les 25 % restants.

Cette opération doit rapporter 2,5 milliards d’euros à Altice sans exposer des actifs stratégiques. Les pylônes pourront être utilisés par d’autres opérateurs afin de rendre les nouvelles filiales plus rentables. La manœuvre doit encore être approuvée par les autorités de contrôle, mais Altice devrait parvenir à ses fins, car son concurrent Bouygues a déjà cédé environ 2 000 pylônes entre 2016 et 2017 pour la somme de 500 millions d’euros.

La vente de pylônes semble émerger comme une solution d’avenir (mais pas inépuisable) pour des opérateurs aux besoins de financement d’autant plus pressants que la guerre des prix n’est pas achevée. Ce mouvement constaté en France n’est pas symptomatique de l’évolution du marché sur les continents américain et asiatique. Là-bas, les prix de la téléphonie mobile et de l’Internet sont beaucoup plus élevés.

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