L’impact sur les prix de la loi alimentation

La consommation des ménages est en hausse, mais leur pouvoir d'achat ne suit pas

On en sait un peu plus sur les derniers arbitrages de l’Exécutif concernant le grand projet de réforme du secteur agroalimentaire français. En effet, cette nouvelle loi Alimentation entre en vigueur dès demain, vendredi 1er février 2019. Quel impact aura-t-elle sur les prix de nos aliments ?

Afin de mieux comprendre l’impact concret et immédiat de cette nouvelle loi sur les tarifs des produits alimentaires, le chargé de mission alimentation à UFC-Que choisir, Olivier Andrault, a donné une interview.

Il y explique le grand principe de cette loi : l’interdiction pour les distributeurs de réaliser des marges inférieures à 10% sur les produits alimentaires :

« Les prix de certains produits vont obligatoirement et immédiatement augmenter, parce que c’est obligatoire, c’est la loi qui le veut. C’est la loi agriculture et alimentation qui prend effet à partir du 1er février et qui fait que la marge réalisée par les distributeurs sur tous les produits doit être obligatoirement au minimum de 10%. Cela veut dire concrètement que si un distributeur achète une pâte à tartiner 1 euro, et bien il devra la vendre obligatoirement au moins 1,10 euros. Donc 10 centimes de marge, plus la TVA, alors que précédemment, il était uniquement tenu de ne pas la vendre en dessous du prix auquel il l’avait achetée. C’est à dire que s’il l’avait achetée 1 euro, il devait au minimum le vendre 1 euros, plus la TVA. »

L’expert se veut plus précis et il détail quels produits seront concernés par cette mesure :

« Les premiers qui vont être touchés par cette augmentation obligatoire, qui est de l’inflation, pour dire les choses concrètement et bien ce sont les produits qui sont actuellement vendus avec une marge inférieure à 10%. Et ce sont des produits sur lesquels se bataillent les acteurs de la grande distribution pour essayer de faire venir les consommateurs dans leurs enseignes, dans leurs magasins. Ce sont des produits très transformés. Des produits de l’industrie alimentaire qui sont très connus par ce qu’il y a beaucoup de marketing dessus. Ça va être des produits tels que des grandes marques de pâte à tartiner au chocolat, des grandes marques de café soluble. Des grandes marques de yaourts, de sodas, etc… En revanche, en aucun cas ça ne sera des produits bruts. Ça ne sera pas des fruits, des légumes. Ça ne sera pas de la viande fraîche. Tout simplement, parce que ces produits là, et bien la grande distribution réalise déjà des niveaux de marges qui sont très élevés. Au moins de l’ordre de 50%. Donc, du coup, ça n’aura aucun impact sur ces produits, alors même que ces produits seraient ceux qui seraient susceptibles d’augmenter potentiellement le revenu agricole.« 

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