Anti-douleurs : vigilance sur la consommation de médicaments opioïdes

L’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) vient de publier mercredi un rapport alarmant sur la consommation des médicaments anti-douleurs à base d’opium en France. Une publication qui vient rappeler l’importance de la vigilance dans un contexte de scandale sanitaire aux Etats-Unis.

Des mésusages et des risques de dépendance

Dans son rapport publié mercredi, l’ANSM souligne l’augmentation de la consommation des opioides depuis 10 ans : la prescription de ces médicaments à base d’opium aurait ainsi augmenté de 150% entre 2006 et 2017. Dans le résumé des conclusions, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament tient toutefois à rappeler l’efficacité de ces antalgiques dans la prise en charge de la douleur.

Plus que l’augmentation de la consommation (ils restent moins consommés que les antalgiques non-opioïdes type aspirine ou Doliprane), le rapport s’inquiète d’un mésusage par les patients de ces médicaments. Le risque de développer une dépendance est élevée, certains patients détourneraient ainsi son utilisation de son indication initiale.

Des décès en hausse

La dépendance de certains patients au traitement et le surdosage qu’elle implique débouche sur une hausse flagrante des hospitalisations liées à leur consommation (+ 167 % entre 2000 et 2017). Comme le précise le rapport, « une dose trop élevée d’opioïde se manifeste par une dépression du système nerveux central (somnolence, coma), une dépression respiratoire (diminution de la fréquence respiratoire) et un myosis (contraction de la pupille). »

Un surdosage qui peut s’avérer mortel : selon l’ANSM, le nombre de décès liés à la consommation de ces antalgiques opioïdes a augmenté de 146% en cinq ans, causant au moins 4 décès par semaine.

Une situation incomparable avec les Etats-Unis

Les conclusions du rapport sont publiées alors même que va être diffusée en France ce jeudi 21 février un reportage d’Envoyé Spécial consacré au scandale sanitaire des anti-douleurs aux Etats-Unis où l’addiction aux opioïdes aurait causé la mort de près de 300 000 personnes en vingt ans.

Le Professeur Nicolas Authier, chef du service de pharmacologie médicale du CHU de Clermont-Ferrand et directeur de l’Observatoire français des médicaments antalgiques se veut toutefois rassurant dans une interview accordée au Figaro : « La France n’est pas dans une situation comparable à celle des États-Unis. En revanche, l’augmentation rapide du nombre d’intoxications, d’hospitalisations et de décès montre que nous devons rester vigilants.»

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.