L’encadrement des loyers à Paris fait polémique

Paris

La hausse continue des loyers dans la capitale avait poussé le gouvernement de François Hollande à plafonner les loyers en 2014. Cet encadrement était appliqué pendant deux ans par la loi Alur avant de s’arrêter en 2017. Aujourd’hui, l’encadrement des loyers reprend. Une mesure qui avait permis la stabilisation des loyers parisiens lors de sa précédente application, mais qui provoque la colère des professionnels de l’immobilier. 

La course au logement à Paris tourne bien souvent au cauchemar pour les étudiants. La demande de location étant plus forte que l’offre, le prix du mètre carré est élevé, et même les loyers pour les plus petits appartements s’enflamment. À titre de comparaison, en province, le prix du mètre carré se situe entre 9 et 10 euros contre une moyenne de 22,80 euros dans la capitale selon l’Observatoire des loyers.

L’augmentation continue des loyers avait amené le gouvernement de François Hollande à prendre des mesures drastiques pour les propriétaires : l’encadrement des loyers. La loi Alur en 2014 prévoyait donc un plafonnement avant d’être suspendu en 2017 suite à une décision de justice. C’est désormais la loi Elan qui, pour les baux conclus à partir de ce 1er juillet, remet en place cet encadrement. David Rodriguez, juriste à la Confédération du logement et du cadre de vie (CLCV) explique qu’au départ « il s’agissait d’une mesure obligatoire qui devait s’appliquer à un peu plus de 1000 communes. La loi Elan l’a transformée en une expérimentation de cinq ans facultative« .

C’est aux collectivités de plus de 50 000 habitants de faire la demande d’encadrement, en prouvant que la situation immobilière se dégrade. « Cela n’a pas été difficile à prouver pour Paris » précise Ian Brossat, adjoint au maire de Paris chargé du logement avant d’ajouter que « l‘encadrement des loyers vise les loyers les plus abusifs, c’est-à-dire les petites surfaces dont le prix au mètre carré est souvent le plus élevé« .

Pour l’adjoint chargé du logement, le dispositif a été efficace lors de sa précédente application entre 2015 et 2017. « Alors qu’ils avaient fortement augmenté au cours de la précédente décennie, les loyers se sont stabilisés entre 2015 et 2017 » explique-t-il, et affirme que lorsque l’encadrement a été suspendu  » les loyers sont repartis à la hausse« .

Si le retour de cette mesure réjouit la municipalité, ce n’est pas le cas pour les professionnels de l’immobilier. Pour Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), « en confisquant le revenu de ceux qui ont fait le choix de placer leur épargne dans l’immobilier locatif, on risque de leur envoyer un signal inverse : laissez votre appartement sur Airbnb… « . Eric Allouche, directeur exécutif du réseau ERA immobilier ajoute même qu’on « ne réglera pas le problème de cette insuffisance d’offre en tapant sur les propriétaires !« .

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