Enchères 5G : Bouygues et Free inquiets du processus d’attribution des fréquences

Free et Bouygues Télécom ne goûtent pas du tout au processus d’attribution des fréquences de la 5G en France. Les modalités, rendues publiques le 15 juillet par l’Arcep, prévoient une procédure mixte, comprenant notamment des enchères. Free et Bouygues Télécom estiment que les enchères avantagent Orange et SFR, grâce à leur puissance financière.

Une « tentative de mise à mort  »

Le processus d’acquisition des fréquences 5G ne satisfont pas Free et de Bouygues Télécom. Ces opérateurs pensent qu’il donne un avantage certain à leurs concurrents Orange et SFR qui ont une meilleure assise financière. Le PDG de Free, Xavier Niel, a été le premier à s’élever contre le processus d’enchères mis en place par l’Arcep. Il a été ensuite rejoint par son pair Martin Bouygues, du groupe Bouygues Télécom. Le premier juge « incompréhensible  » la façon de procéder de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep). Le second parle lui de « tentative de mise à mort » des plus faibles au profit des plus forts.

Aucun groupe n’aura plus de 100 MHz de fréquences 5G

La protestation concerne les fréquences de la bande 3 490 – 3 800 GHz (dite 3,5 GHz). L’Arcep a rendu publique les modalités d’attribution le 15 juillet 2019. Ces modalités prévoient un processus en deux phases : d’une part la cession d’un bloc de fréquences d’au moins 40 MHz à chaque opérateur, à un prix fixe, dont le montant reste à déterminer par le gouvernement ; d’autre part la distribution des fréquences restantes (310 MHz en tout) par bloc de 10 MHz selon un système d’enchères. Là encore, c’est le gouvernement qui établiera le prix initial. Pour cette dernière étape, un opérateur ayant d’importants moyens financiers pourrait détenir plus de fréquences, même si l’Arcep stipule qu’aucun groupe ne peut repartir avec plus de 100 MHz de fréquences 5G.

Les consommateurs iront vers ceux qui ont les plus gros débits

Ce processus d’acquisition des fréquences 5G pour les opérateurs ne plaît évidemment pas à Free et Bouygues Télécoms, qui n’ont pas les moyens financiers pour rivaliser avec Orange er SFR. Ils proposent donc que le bloc de base à prix fixe comprenne « au moins 60 MHz », avant que le reste du spectre ne soit mis aux enchères. Ils espèrent ainsi s’assurer d’une qualité de service minimum et surtout maintenir une véritable concurrence dans le secteur des télécoms. Car si les concurrents se taillent de gros blocs, les consommateurs se rueront inévitablement vers eux, pour la qualité de leurs services, en d’autres termes pour leurs gros débits.

L’Arcep, qui a sollicité l’avis des régulateurs européens (une démarche inédite) devrait prochainement revoir les modalités d’attribution des fréquences pour contenter les quatre opérateurs français.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.