Zone d’épandage de pesticides : quelle distance de précaution faut-il adopter ?

Un tracteur dans un champ, au coucher de soleil

 

Le gouvernement a lancé, lundi 9 septembre, une consultation en ligne, ouverte à tous, sur les distances minimales à respecter entre habitations et zones d’épandage de pesticides. Il a proposé une distance de 5 à 10 mètres, suivant les cultures. Mais pour les mairies et associations, c’est trop peu.

Une distance minimale de 100 à 150 mètres

La distance proposée par le gouvernement entre zones d’épandage et habitations est celle recommandée par l’ANSES, qui fait figure de référence et d’autorité dans ce domaine. Pourtant, de nombreuses mairies et des organisations de défense de l’environnement trouvent qu’une distance de 5 à 10 mètres n’est pas assez pour écarter le risque d’exposition des riverains. « Le principe d’introduire enfin des distances entre les zones traitées par les pesticides de synthèse et les habitations est une bonne nouvelle. Maintenant le problème c’est que la distance proposée est ridiculement petite et qu’on ne protègera pas les personnes à 5 mètres des cultures basses et 10 mètres des cultures. Cela ne va pas réduire de façon significative l’exposition des riverains. La distance que nous jugeons minimale c’est entre 100 et 150 mètres », a déclaré François Veillerette, directeur de l’ONG Générations Futures.

Les Agriculteurs protestent

Pour le ministre de l’Agriculture, il n’est pas question de mettre en place une telle distance. En Allemagne, en Belgique et en Slovénie par exemple, les distances vont de 2 à 50 mètres. Une distance de 150 mètres n’existe nulle part au monde, argumente-t-on. Les agriculteurs y voient une véritable catastrophe. « Le long des rivières on est déjà interdit d’épandre entre 5 à 20 mètres suivant les produits. Donc si vous avez une parcelle le long d’une rivière avec des maisons des deux côtés, ça ne sert plus à rien d’aller la travailler. », proteste Jeremy, un agriculteur interrogé par RMC et BFMTV.

« Si vous ne laissez que 150 mètres, je mourrais dans quelques mois »

Les riverains, eux, sont inquiets pour leur santé. Catherine, une habitante de Laillé (Bretagne), qui réside à côté d’une exploitation agricole depuis six ans, pense que « les 150 mètres ne changeront rien du tout ». Elle se fait aujourd’hui traiter pour six tumeurs à cause de ces pesticides. « Si vous ne laissez que 150 mètres entre ma maison et la zone d’épandage, je mourrais dans quelques mois, et ma fille de sept ans aussi », alerte-t-elle. Selon elle, la solution est dans la diminution des doses de produit utilisé.

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