Lors de l’Université d’été du THD à Marcq-en-Baroeul, les industriels du secteur et les élus ont promis que la France va tenir ses objectifs d’apporter le Très Haut Débit à tous d’ici 3 ans. Pourtant fin 2022, 20% de la population ne sera toujours pas éligible à la fibre optique, si l’on s’en tient au plan du gouvernement.
Lorsque le Plan France Très Haut Débit (THD, au moins 30 Mbit/s de débit) sera achevée en 2022, au moins 20% des Français n’auront toujours pas accès à la fibre optique. Le gouvernement prévoit des technologies sans fil ou hertziennes (satellite, BLR et 4G fixe) qui permettront à ces foyers non couverts par les réseaux filaires d’accéder à l’Internet à bon haut débit à cette échéance. Or, ces technologies ont toujours été présentées comme des moyens palliatifs et temporaires d’accéder au Très Haut Débit. Et le THD radio devrait perdre ses fréquences dès 2026, puisqu’elles sont attendues dans la 5G. Dans ce cas, que se passera-t-il après ? Quand ces 20% de Français pourraient-ils aussi bénéficier du Très Haut Débit ? Là-dessus, l’Etat français reste vague.
« On a apporté l’eau et l’électricité, pourquoi pas la fibre optique ? »
Lors de l’Université d’été du THD à Marcq-en-Baroeul, les industriels du secteur et les élus ont assuré que la France va tenir ses objectifs d’apporter à tous le Très Haut Début d’ici 2022, comme s’ils forçaient un peu la main au gouvernement. Cette déclaration est en fait une promesse faite au nom de l’égalité technologique. Le chef de file des défenseurs du THD pour tous, le sénateur et président de l’Avicca (Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l’audiovisuel), Patrick Chaize, pense que c’est un droit absolu pour tous les Français et pas seulement une catégorie. « On a apporté l’eau et l’électricité aux maisons les plus isolées et on n’arriverait pas à déployer la fibre optique ? », s’est-il emporté. « Pourquoi les citadins auraient plus le droit que les ruraux à cette technologie ? S’interroge encore l’élu. C’est une question d’égalité des chances ! Et peut-être que celui qui habite à la montagne dans une zone difficile d’accès a encore plus besoin de la fibre que celui qui habite à Paris ! ». Simple logique !
Il restera 3 millions de lignes à financer en 2022
Pour le déploiement de la fibre optique, l’Etat a doté le guichet des Réseaux d’Initiative Publique de 3,3 milliards d’euros de subvention, mais il sera fermé automatiquement fin 2022. La fédération des industriels de la filière, Infranum, estime qu’il restera à cette date 6,5 millions de bâtiments à raccorder. La moitié environ a fort heureusement déjà trouvé un financement. Il restera trois millions de lignes considérées comme les plus difficiles à raccorder parce que les plus isolées. C’est pourquoi « Il faudrait que l’Etat participe à hauteur de 600 millions d’euros. Sachant qu’il restera de l’argent sur les 3,3 milliards avancés initialement, cela semble tout à fait réalisable », a avancé le président d’Infranum, Etienne Dugas, lors d’un point presse. Pour lui « Ce n’est pas un problème financier, c’est une question de volonté politique ».
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