Réchauffement climatique : les géants du pétrole devraient réduire leur production de plus d’un tiers

Une installation pétrolière offshore de Total

 

Selon l’organisation britannique Carbon Tracker, les sept principales compagnies pétrolières privées devraient réduire leur production de plus d’un tiers d’ici 2040 pour tenir les objectifs fixés par l’accord de Paris en 2015. L’américaine ConocoPhillips et l’anglo-néerlandaise Shell sont celles qui doivent faire le plus de coupes parmi les majors.

Total dans la baisse moyenne

Dans une nouvelle étude publiée vendredi 1er novembre, Carbon Tracker préconise une réduction drastique de la production des sept principales compagnies pétrolières privées. Ce sont : les américaines ExxonMobil, Chevron et ConocoPhillips, l’anglo-néerlandaise Shell, la française Total, la britannique BP et l’italienne Eni. Le think tank estime que ces géants de l’énergie fossile, vont devoir réduire leur production d’un tiers au cours des 20 prochaines années pour tenir les objectifs fixés par l’accord de Paris en 2015.

D’après Carbon Tracker, c’est ConocoPhillips qui doit faire le plus de coupes, avec une réduction de sa production et de ses émissions de 85%, contre 10% seulement de la production et 15% des émissions pour Shell. L’entreprise française Total se situe dans la moyenne car elle doit abaisser sa production de 35% et ses émissions de 40%.

Des projets incompatibles avec l’Accord de Paris

Mike Coffin, analyste de Carbon Tracker, dénonce le double jeu des majors. « L’industrie tente d’avoir le beurre et l’argent du beurre: réassurer leurs actionnaires et apparaître favorable à l’accord de Paris, tout en produisant davantage d’énergie fossiles », souligne-t-il. Dans un précédent rapport (en septembre), l’ONG britannique avait déjà mis en lumière cette incohérence des compagnies pétrolières en relevant qu’elles allaient investir 50 milliards de dollars, entre 2018 et 2030, dans des projets incompatibles avec l’Accord de Paris (sables bitumeux, forages offshore en eaux profondes etc.). Ainsi, elles disent soutenir cet accord, mais « prévoient de produire toujours plus de pétrole, de gaz et de charbon », souligne Andrew Grant, de Carbon Tracker.

L’accord de Paris, signé par des États (il ne concerne pas directement des entreprises privées) s’engage sur un objectif de réchauffement « nettement en dessous de deux degrés » par rapport à l’ère pré-industrielle, et si possible 1,5 degré. Dans ce scenario, le « budget carbone » planétaire sera épuisé dans 13 ans. Par contre, celui à 1,75 degré le sera dans 24 ans, souligne Carbon Tracker.

ConocoPhillips et Shell se défendent

ConocoPhillips, en première ligne dans le viseur de l’ONG britannique, a indiqué à l’AFP qu’elle gère les émissions de gaz à effet de serre dans ses opérations et intègre les activités liées au changement climatique dans ses objectifs. De son côté, Shell a assuré qu’elle ne faisait pas de projections de production mais avait l’ambition de réduire son empreinte carbone nette.

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