Marche contre l’islamophobie : dernier épisode d’un malaise général

Une personne tendant les deux mains pour prier

 

La lutte contre l’islamophobie continue de susciter des polémiques. Dernière en date, la présence d’un groupe de personnes et d’une petite fille arborant une étoile jaune dans le cortège, lors de la manifestation du dimanche 10 novembre à Paris. Cet insigne ne passe pas auprès de nombreuses personnalités de la communauté juive ainsi que de politiques.

La manifestation contre l’islamophobie a rassemblé dimanche 6000 personnes selon la préfecture de Police et 13 500 d’après un décompte du cabinet de comptage indépendant Occurrence, mandaté par un collectif de médias dont franceinfo. Ce monde s’était réuni devant la gare du Nord pour marcher dans Paris sous une fine pluie d’automne. Capuches, hidjabs et tchadors rivalisaient auprès de panneaux et banderoles aux relents communautaristes. Parmi les manifestants, certains se trouvant aux côtés de la sénatrice écologiste Esther Benbassa portaient sur leurs manteaux une étoile jaune qui rappelle celle que devaient porter les juifs pendant la Seconde guerre mondiale. Au centre de cette étoile à cinq branches (l’étoile de David en compte six), on peut lire le mot « muslim ». Un croissant jaune est également visible à côté de l’étoile.

« Cette photo est à vomir »

Une photo montrant la petite fille avec une étoile rouge sur le manteau a été largement partagée sur les réseaux sociaux. Elle a provoqué l’indignation de plusieurs personnalités de la communauté juive et de politiques. Parmi ceux-ci Alain Jakubowicz, ancien président de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) pour qui « Cette photo est à vomir et ceux qui l’ont affublée de cette étoile se sont déshonorés ». Ariel Goldmann, président du Fonds social juif unifié pense qu’« Aucun musulman de France ne subit ce que [ses] parents ont subi pendant la seconde guerre mondiale ». La députée LREM Aurore Bergé a dénoncé, à son tour, une « comparaison indécente ». Car à ses yeux, « La situation des musulmans de notre pays n’est en rien comparable avec celle des juifs dans les années 30/40 ». Le sénateur socialiste de Paris, David Assouline a lui déclaré qu’il cherchait « ses mots pour dire son écœurement ».

Le mot « islamophobie » divise la classe politique

La polémique sur l’étoile jaune intervient après bien d’autres, toujours au sujet de cette marche. Chez les partis de gauche notamment, l’évènement divise. Certaines personnalités ont même décidé de ne pas participer à la mobilisation, après avoir pourtant signé la tribune « STOP à l’islamophobie ». Elles remettent notamment en cause le terme « islamophobie ». L’usage de ce mot est âprement critiqué par une partie de la classe politique, du Rassemblement national au Parti communiste, en passant par le gouvernement. Pour la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, tous ceux qui parlent d’islamophobie dans cette France des droits de l’Homme sont en connivence avec « les islamistes, c’est-à-dire ceux qui développent dans notre pays une idéologie totalitaire qui vise à combattre les lois de la République française ».

Au contraire, Jean-Luc Mélenchon, soutient que « certains refusent en réalité aux musulmans le droit d’être défendus par des gens qui ne sont pas musulmans et qui veulent faire cesser l’ambiance actuelle contre eux ».

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.