Huile de palme : un nouveau front commercial entre l’UE et l’Asie du Sud-Est ?

 

L’Indonésie, premier producteur mondial d’huile de palme, a décidé de poursuivre l’Union européenne en justice devant l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). Ce pays d’Asie du Sud-Est considère discriminatoire, la politique de l’UE contre son trésor national, dont la culture est jugée désastreuse pour l’environnement.

L’Indonésie a mis à exécution sa menace. Il y a quelques mois, ce pays d’Asie du Sud-Est avait indiqué qu’il était prêt à porter le conflit qui l’oppose à l’UE devant l’OMC, si les Européens ne lui laissent pas le choix. On n’en est plus loin. Maintenant c’est chose faite. L’Indonésie a annoncé poursuivre l’Union européenne en justice devant l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) pour sa politique « discriminatoire » contre l’huile de palme. L’annonce a été faite par le ministère indonésien du commerce, Agus Suparmanto.

L’UE met le cap sur les énergies renouvelables

L’UE ne voit pas d’un bon œil l’huile de palme à cause de son impact environnemental. Elle est très critiquée pour la déforestation qu’elle entraîne en Asie du Sud-Est et pour la menace qu’elle fait planer sur la biodiversité tropicale, notamment sur l’habitat des orangs-outans. L’Union européenne souligne aussi que l’huile de palme contribue fortement au changement climatique par les émissions de gaz à effet de serre induites. Par conséquent elle juge que le biocarburant à base d’huile de palme ne peut pas être pris en compte pour les objectifs que s’est fixée l’Europe en termes d’utilisation des énergies renouvelables.

Toutefois, l’UE rappelle que sa politique ne vise pas à interdire les importations d’huile de palme, qui reste largement utilisée dans l’alimentation et les cosmétiques. L’Union européenne est d’ailleurs le deuxième plus important importateur de ce produit. La moitié de ces importations, soit 4 millions de tonnes, sert à la production de biocarburants. L’une des raffineries françaises dans ce secteur est le site de La Mède, qui appartient au groupe Total.

L’Indonésie croit avoir fait tout son possible

L’Indonésie, premier producteur d’huile de palme au monde avec 30 millions de tonnes, a déjà essayé plusieurs voies de négociations bilatérales avec l’UE, sans trouver d’accord. Elle s’est également efforcée, selon le gouvernement, de réduire les émissions de dioxyde de carbone et de protéger les orangs-outans, en décrétant notamment un moratoire de trois ans sur le développement de toute nouvelle plantation de palmiers à huile. Mais elle croit que c’est assez. Aller plus loin, ce serait sacrifier sa population, qui dépend énormément de cette ressource.

La Malaisie fait du chantage

De son côté, la Malaisie, un autre grand producteur d’huile de palme, menace aussi de saisir l’OMC. Le Premier ministre malaisien, Mahathir Mohamad, a même prévenu dimanche : si les Européens « continuent à agir contre nous, nous allons réfléchir à acheter des chasseurs en Chine ou dans un autre pays ». La Malaisie est courtisée pour un contrat visant à remplacer sa flotte russe vieillissante de Mig-29 par des Rafale français ou des Typhoon du consortium européen Eurofighter.

Ce chantage suffira-t-il à faire reculer l’UE ? Sommes-nous à l’aube d’un nouveau conflit commercial ?

 

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