La production de tomates mondiale menacée par un nouveau virus

Tomates Virus France

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), met en garde les agriculteurs face au développement d’un nouveau virus. L’établissement français évoque un nouveau virus, très dangereux, qui toucherait les tomates, mais aussi les poivrons, les piments et potentiellement les aubergines. Si ce virus ne présente aucun danger pour l’Homme, l’Anses déclare qu’il n’existe aucun traitement et que son risque de dissémination est élevé.

Le virus ToBRFV menace les potagers français et européens

Nommé ToBRFV, de son nom complet « Tomato Brown Rugose Fruit Virus », en raison des symptômes qu’il provoque sur les plantes potagères, a été découvert en 2014 au Moyen-Orient. Bien qu’il n’ait pas encore atteint la France, l’Europe est déjà touchée. Des foyers infectieux sont présents en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas et même au Royaume-Uni. En Europe, la prudence est maximale. Pour Philippe Reignault le directeur de la santé du végétal à l’Anses, le risque de contamination est « très élevé« .

Bien que le virus ne présente aucun danger pour l’Homme, c’est une grande partie de l’agriculture qui risque de se retrouver en difficulté face à ce virus. En France, la tomate est le légume le plus consommé et le pays se place comme le cinquième producteur d’Europe. Autrement dit, si les cultures françaises venaient à être touchées, cela représenterait un désastre économique pour les producteurs. Dans un futur où la France venait à être touchée par le ToBRFV, les perspectives les plus optimistes tendent à une contamination qui toucherait « seulement » à 8 à 10% des plantations. Une situation « insupportable économiquement » pour un producteur d’après Philippe Reignault. Dans le pire des scénarios, comme celui subit par la Jordanie, 100% de la production du pays a été touchée par le virus. Cette situation a entraîné une immobilisation totale de la production de tomates, poivrons et piments dans le pays.

Des symptômes discrets et une contamination élevée

Pour l’Anses, la propagation du virus en France est un scénario non négligeable à prendre en compte dont il faut se prévenir à tout prix. Étant donné qu’il a déjà touché de nombreux pays frontaliers aucune action préventive n’est de trop. Philippe Reignault indique à ce sujet qu’une réunion d’urgence en novembre 2019 avait défini plusieurs mesures de précaution afin de limiter au maximum la propagation du virus au cœur de l’union européenne. De ce fait, toutes les semences en circulation sur le vieux continent se doivent d’être exemptes de ce virus. Et si un foyer de contagion venait à apparaître, tout devrait être mis en place pour éradiquer au plus vite les plantes concernées. Ensuite, le producteur devra attendre plusieurs mois avant de pouvoir exploiter de nouveau la parcelle touchée par le virus.

En ce qui concerne la détection du virus, l’Anses préconise une nouvelle fois la prudence. Pour Bruno Vila, un producteur de tomates dans les Pyrénées-Orientales, le fait qu’une pousse soit malade est facilement identifiable. En effet, il explique que « les feuilles deviennent jaunes et brunes, puis se nécrosent. Des taches apparaissent sur les fruits à cause d’une maturation inégale. Le pied finit ensuite par mourir« . Cependant, il précise que ces signes restent difficiles à identifier puisqu’ils ressemblent fortement à d’autres maladies. Il cite, entre autres, une autre maladie de la tomate, le mildiou qui possède de grandes similitudes avec le ToBRFV. À ce sujet, l’Anses appelle à la plus grande prudence et demande aux jardiniers amateurs et aux professionnels de ne pas prendre de risque et de prendre contact rapidement avec les autorités compétentes.

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