Pas de 5G en France pour Huawei : La Chine prête à répliquer

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Alors que la France est engagée dans sa course à la 5G, la situation de Huawei, toujours en plein conflit avec les États-Unis, risque de peser dans les négociations qui visent à gérer le déploiement de cette nouvelle technologie dans l’hexagone… Dans un communiqué, la Chine a expliqué craindre des « mesures restrictives » de la part de la France à l’encontre de son entreprise. 

La Chine ne veut pas de mesures discriminatoires contre Huawei

La question de l’équipementier qui doit être retenu pour équiper la France de nouvelles antennes 5G fera bien plus de vagues que le déploiement des antennes pour la 3G ou encore la 4G. En effet, si Orange a annoncé vouloir reconduire sa collaboration avec Nokia et Ericsson et que, dans le même temps, Illiad, la maison de mère de Free, a également souhaité continuer de travailler avec Nokia, les deux autres opérateurs historiques français, Bouygues Télécom et SFR n’ont toujours rien annoncé. Leur décision sera d’autant plus importante puisque ces deux opérateurs utilisent justement des équipements Huawei sur leurs réseaux. Autrement dit, leurs annonces quant à leur choix d’équipementier, qui sont attendues dans prochaines semaines, devraient être décisives…

À ce sujet, la Chine a été très claire. Par le biais de son ambassade en France, la Chine a publié un communiqué rappelant à la France que de mettre en place une « différence de traitement des entreprises selon leur pays d’origine constituera une discrimination patente et un protectionnisme déguisé« . L’ambassade appuie son communiqué en précisant qu’une telle discrimination des entreprises chinoises allait « à l’encontre des principes de l’économie de marché et du libre commerce« . Enfin, la Chine n’hésite pas à rappeler que lors du déploiement de la 5G dans son pays, elle n’a pas hésité à accorder « un traitement équitable à Nokia et Ericsson dans le déploiement des réseaux 5G en Chine et les a même autorisés à prendre part au déploiement du cœur des réseaux« .

Une escalade médiatique à l’origine de la polémique ?

Si de réelles mesures discriminatoires venaient à être prises à l’encontre du constructeur chinois, la Chine a exprimé ses regrets quant au fait qu’elle doive, en représailles, écarter à son tour des constructeurs européens de son réseau de télécommunications. Ainsi, Nokia et Ericsson ont été implicitement visés dans ce communiqué : « Nous ne souhaitons pas voir le développement des entreprises européennes dans le marché chinois affecté à cause de la discrimination et du protectionnisme de la France et d’autres pays européens à l’égard de Huawei« .

Pourtant, rien ne semblait augurer la publication d’un tel communiqué de la part de la Chine. En effet, l’ambassade l’admet elle-même, la France avait bien rappelé son engagement en faveur d’une concurrence non tronquée sur le déploiement de la 5G : « Le Président Emmanuel Macron et d’autres hauts responsables français ont réaffirmé à plusieurs reprises que sur la question de la 5G, la France ne prendrait pas de mesures discriminatoires contre un pays ou une entreprise spécifique, ni n’exclurait pas Huawei« .

Alors pourquoi la Chine s’inquiète-t-elle si le Président français et d’autres hauts responsables ont rappelé que les principes de la concurrence seraient respectés ? Selon le communiqué, cette crainte de la part de Chine viendrait du climat de doute qu’installent en ce moment même les médias français. En effet, la question de savoir s’il fallait boycotter Huawei serait revenue un peu trop souvent dans les médias : « Si les informations susmentionnées des médias français s’avèrent exactes, c’est visiblement contraire à l’engagement pris par le gouvernement français« .

Des tensions jugées négatives pour les deux pays

Il ne reste plus qu’à espérer que ce communiqué de la part de l’ambassade chinoise ne soit qu’une mesure préventive et que les accords de concurrence seront respectés. À ce sujet, les représentant de Pékin à Paris se sont exprimés et souhaitent conserver les bonnes relations que les deux pays ont su construire au fil des années. Ils mettent d’ailleurs en avant une relation de confiance sur différents domaines « qui touchent à la sécurité nationale, comme le nucléaire civil, l’aéronautique et l’aérospatiale » et à laquelle la Chine n’a jamais manifesté « la moindre inquiétude quant à la sécurité nationale« . Finalement, la délégation Pékinoise en France conclue en espérant « que nos deux pays puissent maintenir la confiance mutuelle dans ces domaines, et la renforcer davantage à travers la coopération sur la 5G« .

 

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