Banques : Vers un système de banquier « auto-entrepreneur » ?

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Le groupe BPCE, constitué de la Banque Populaire et de la Caisse d’Épargne, a annoncé dans un communiqué vouloir tester des « conseillers indépendants locaux ». Un système de banquiers indépendants, qui ne seraient plus salariés de leur banque et qui se rémunéreraient grâce aux commissions. Une expérience inédite en France, qui devrait pour l’instant se limiter à la Bretagne et aux Pays-de-la-Loire.

La banque, un commerce comme un autre

Comme la totalité des commerces de centre-ville, les banques sont soumises aux évolutions des modes de consommation de la société. Les services financiers dématérialisés, moins chers et plus accessibles, remplacent petit à petit les banques classiques. Même les distributeurs à billet ne sont plus des atouts suffisants pour attirer les clients. La démocratisation du sans contact et l’arrivée du paiement mobile reléguant définitivement le liquide au second plan de la société.

Pour répondre à ces évolutions, les banques sont dans l’obligation de revoir leur modèle de fonctionnement. Ainsi, le groupe BPCE propose de créer un statut de banquier-entrepreneur, qui devrait suppléer le banquier traditionnel. Une annonce accueillie avec prudence par le président du syndicat national des banques CGE CGC, qui précise que si ce type de fonctionnement venait à devenir la norme, cela engendrerait inévitablement un « tsunami dans le monde bancaire« .

Alléger les banques des charges sociales

À travers ce nouvel modèle, les banques souhaitent créer des emplois qui les exonéreront de toutes les charges sociales. Ces nouveaux banquiers constitueraient un réseau et deviendront des « conseillers indépendants locaux ». Le communiqué commun de la Banque Populaire et de la Caisse d’Épargne prévoit cependant que leurs conseillers ne seront pas de réels auto-entrepreneurs, mais responsables d’une Société Anonyme par Action Simplifiée (SAS).

Les salariés seraient alors de simples mandataires exclusifs de la banque, mais il n’existerait « aucun lien de subordination » entre la banque et le conseiller. Ainsi, le document émis par le groupe BPCE explique que chaque conseiller indépendant local sera libre d' »organiser librement son temps et ses efforts« . En tant que mandataire exclusif d’une banque, chaque conseiller devrait percevoir une rémunération en fonction de sa production et de ses résultats.

Un modèle qui soulève énormément de questions

Le communiqué du groupe explique que cette nouvelle architecture devrait permettre de « renforcer [sa] présence en zone rurale« . Un moyen de segmenter leurs conseillers sur le territoire et ainsi se libérer de la sédentarité induite par la tenue d’agences physiques. L’objectif de ce projet étant, à terme, de « conserver [son] empreinte territoriale« .

Bien que l’intention soit louable pour tenter de redynamiser les zones rurales, ce nouveau type de banques n’en reste pas moins un modèle en pleine conception. Beaucoup d’inconnues subsistent encore et la CFDT veut se montrer « très vigilante » jusqu’à ce que toutes les conditions soient fixées. En effet, de nombreuses questions sur les conditions de rémunération, la conservation des données ou les questions de la protection sociale restent encore à éclaircir. Un cabinet d’experts doit se pencher sur le projet et formuler un rapport plus complet sur ce nouveau modèle. La CFDT a d’ailleurs annoncé que malgré sa vigilance, elle reste ouverte aux propositions et n’as « pas de position dogmatique » sur le sujet.

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