Création de monnaies virtuelles : « l’Europe doit être aux avant-postes » avec son euro numérique

Le siège de la Banque centrale européenne (BCE) à Frankfort, en Allemagne..

 

Alors que les projets de monnaies virtuelles se multiplient dans le monde, l’Allemagne a appelé vendredi l’Europe à se mettre aux avant-postes de cette révolution par la création de son euro numérique. Pour la première économie du continent, il s’agit avant tout d’une question de souveraineté monétaire.

La frénésie autour des devises virtuelles prend de l’ampleur dans le monde entier. La plus part des grandes puissances économiques ont déjà présenté des projets de création de monnaie numérique. Dans cette course folle, la Chine semble avoir pris de l’avance avec son projet de crypto-yuan. Les pays européens n’ont donc plus le temps de tergiverser. « Une Europe souveraine a besoin de solutions de paiement innovantes et compétitives », a répété ce vendredi Olaf Scholz, en amont d’une visioconférence des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) qui doit aborder la question de la devise numérique commune. Pour le ministre allemand, « l’Europe doit être aux avant-postes sur la question des monnaies digitales de banque centrale et doit activement le faire progresser ».

Être des acteurs et non des spectateurs

Olaf Scholz promet que la première économie de la zone euro « soutiendra de façon constructive » les travaux engagés par la Banque centrale européenne (BCE) pour la création de l’euro numérique. « Nous ne devons pas être spectateurs » de cette évolution, a insisté le ministre allemand des finances qui ne souhaite pas voir les 27 mettre en jeu leur souveraineté monétaire. Si Olaf Scholz appelle de tous ses vœux la création de l’euro digital, le dernier mot sur cette question revient à la Banque centrale européenne. La BCE doit décider cet été si elle se lance ou non dans la création de cette devise, à l’issue d’une vaste consultation et d’études engagées ces derniers mois.

Une consultation lancée par la BCE

La Banque centrale européenne dit avoir reçu plus de 8.000 réponses de citoyens et de professionnels à sa consultation sur le projet de monnaie virtuelle, menée entre octobre et janvier. Il s’agissait, pour les contributeurs, de soumettre des propositions sur les fonctionnalités de la future devise, les obstacles à sa mise en place et le modèle le plus attrayant à leurs yeux. Il fallait également se prononcer sur les questions de protection de données et de vie privée. Selon les résultats de l’enquête publiée cette semaine, les particuliers et les professionnels interrogés attendent d’abord de la monnaie numérique la confidentialité (43 %). Ensuite, ils exigent la sécurité (18 %) et la capacité de payer dans la zone euro (11 %). Enfin, les citoyens européens souhaitent l’absence de frais supplémentaires (9 %) et la possibilité de payer en dehors de l’internet (8 %).

Une réponse à la demande croissante de paiements électroniques

Si la BCE lançait le projet cet été, il faudrait attendre jusqu’à 2026 maximum selon la Banque centrale européenne pour effectuer des transactions avec un e-euro. Il devrait fonctionner exactement comme les autres monnaies numériques. Celles-ci sont stockées sur des supports électroniques et le client n’a pas besoin de compte en banque pour en disposer. Elles sont acceptées comme moyen de paiement par de plus en plus d’entreprises. L’objectif de l’e-euro est de répondre à la demande croissante de paiements électroniques et une baisse significative de l’utilisation des espèces.

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