Big tech : l’Autorité de la concurrence inquiète du monopole sur le marché du paiement

Solution de paiement Apple Pay.

 

Dans un avis rendu le jeudi 29 avril sur les grandes entreprises technologiques (Big tech), l’Autorité de la concurrence alerte sur un risque de monopole sur le marché du paiement. Elle craint aussi que les banques traditionnelles soient marginalisées sur le long terme.

Saisie pour avis le 13 janvier 2020, l’Autorité de la concurrence vient de publier son enquête sur l’univers des solutions de paiement. L’institution alerte sur le monopole des grandes entreprises technologiques dans le secteur du paiement. Selon elle, les FinTech et surtout les BigTech profitent de leur communauté d’utilisateurs pour générer des revenus conséquents. Et ce, sans être soumises aux contraintes réglementaires qui pèsent lourdement sur les banques traditionnelles.

De plus elles bénéficient de coûts marginaux plus faibles que ceux des banques traditionnelles. Ce qui leur permet de proposer des offres gratuites aux consommateurs. « Ce secteur a été traversé par de très profondes évolutions qui affectaient la dynamique concurrentielle du marché », relève Isabelle de Silva, la présidente de l’Autorité, lors de la présentation du rapport.

Apple Pay, Amazon Pay et Google Pay ciblés 

L’Autorité de la concurrence pointe particulièrement du doigt les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft, etc.) et leur pendant chinois BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi), des groupes très présents en Europe et en Amérique du Nord. Elle prend en exemple les services comme Apple Pay, Amazon Pay et Google Pay qui ont la capacité technique de mettre à profit leurs gigantesques bases de données et de barrer la concurrence par de petites malices. Apple Pay, notamment, constitue le passage obligé pour utiliser la fonctionnalité NFC (technologie de paiement sans contact « Near Field Communication ») de l’iPhone.

Les GAFAM dictent leurs conditions

Aussi, la firme de Cupertino prélève une commission sur chaque transaction et sur chaque carte bancaire activée dans l’application portefeuille (Wallet). « Les clients des Gafa sont très demandeurs de leurs services, ce qui permet à ces derniers de dicter leurs conditions. Les banques traditionnelles sont en position de demande pour proposer Google Pay, Amazon Pay ou Samsung Pay à leurs propres clients. Elles se trouvent reléguées à un rôle d’exécutant, tout en assumant les coûts d’entretien de leur réseau et de leur personnel », s’alarme Isabelle de Silva.

Quelles solutions pour les banques traditionnelles ?

Face à ce risque de monopole de la Big tech, l’Autorité de la concurrence demande aux acteurs bancaires traditionnels de faire évoluer leur modèle. Elles pourraient saisir les potentialités offertes par la blockchain et les cryptomonnaies pour rééquilibrer leurs positions face aux initiatives des GAFAM, avance Isabelle de Silva.

En Suisse, les autorités régulatrices ont déjà dû intervenir pour recadrer Apple. En effet, en décembre 2018, la Commission de la concurrence suisse (Comco) avait demandé au géant américain de revoir le fonctionnement de son application de paiement mobile par QR code Twint, lancée par quatre grandes banques suisses. Apple avait seulement pris l’engagement d’offrir une solution technique plus favorable pour la concurrence…

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