Lutte contre le changement climatique : des différences de vue sur l’approche entre les banques centrales

Le siège de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort-sur-le-Main, en Allemagne.

 

Les banques centrales ont toute conscience des conséquences néfastes du changement climatique sur l’économie mondiale et plus largement la planète. Elles savent également qu’il faut agir en urgence pour inverser la tendance actuelle. Mais les grands argentiers ont des divergences sur le rôle que doit jouer la politique monétaire à cet égard. C’est en substance ce qui ressort d’une conférence virtuelle qui a eu lieu le vendredi 4 juin à l’initiative d’institutions financières.

Une conférence virtuelle organisée par la Banque des règlements internationaux, la Banque de France et le FMI pendant trois jours (du mercredi au vendredi) a réuni un ensemble de régulateurs financiers internationaux et d’acteurs du monde de la finance pour réfléchir aux actions à mener contre le réchauffement climatique. Une triste réalité qui menace l’économie mondiale et la planète dans son ensemble.

Intitulée Green Swan 2021, en référence à la théorie du « cygne noir » sur les chocs systémiques majeurs cette table ronde avait pour thème : « comment, en pratique, le secteur financier peut-il prendre des mesures immédiates contre le changement climatique et ces risques? ». Elle a abouti sur un consensus : le manque de coordination entre toutes les actions mises en place pour évaluer et traiter les risques climatiques, et la nécessité de dépasser enfin les déclarations volontaires.

Une prise de conscience collective

« Notre planète brûle et nous pourrions prendre prétexte de notre mandat pour prétendre que c’est aux autres d’agir. Je ne le pense pas. », a déclaré la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde. Son collègue de la banque centrale chinoise Yi Gang a insisté sur le fait que « notre planète est en danger », quand le président de la Réserve fédérale américaine Jerome Powell a reconnu l’incertitude qui plane sur le système financier à cause du dérèglement climatique. S’il s’accorde sur l’urgence d’agir, les grands argentiers ont en revanche affiché des divergences sur le rôle que doit jouer la politique monétaire.

Des approches différentes

Christine Lagarde pense que les banques centrales doivent accompagner les établissements bancaires dans la prise en compte des risques climatiques et qu’elles doivent incorporer les critères liés au changement climatique dans leurs politiques d’investissements. Pour Yi Gang, la chose la plus importante est de dire à l’opinion publique combien la finance verte compte dans la réduction des risques climatiques afin de permettre aux ménages et entreprises de comprendre l’urgence actuelle et de modifier leurs comportements en conséquence.

M. Powell, lui, a souligné que la réponse à ce défi ne devrait pas venir des banques, mais des responsables élus, qui ont demandé et reçu un mandat des électeurs. « Nous ne sommes pas et ne cherchons pas à être les décideurs en tant que tels des politiques climatiques et nous devrions éviter de mener des politiques publiques là où les gouvernements ne l’ont pas encore fait », déclaré M. Powell.

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