Législation antitrust : les GAFA mettent en branle leurs lobbys pour se sauver

Logo de Google, l'un des géants de la tech (GAFA).

 

Redoutant les conséquences néfastes de la législation antitrust sur les activités et leurs modèles commerciaux, les  GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple) activent leurs lobbys pour empêcher cette réglementation de voir le jour. Mais, la contre-attaque ne sera pas facile avec les démocrates qui soutiennent pour la plupart ces projets de loi.

Des pratiques anti-concurrentielles nocives

Après de nombreuses enquêtes antitrust sur les GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple), il y a quelques semaines, les législateurs américains de la Chambre des Représentants ont présenté cinq projets de loi, qui visent à mettre en place une nouvelle législation antitrust. Celle-ci est censée mieux réguler ces géants technologiques. Et surtout mettre fin à leurs pratiques anti-concurrentielles nocives pour les autres entreprises, mais également pour les consommateurs américains. Si les projets de loi étaient adoptés, elles devraient notamment apporter des budgets supplémentaires pour les commissions antitrust et limiter l’achat d’entreprises concurrentes par les géants du web.

La contre-attaqe des lobbys 

Evidemment, cette nouvelle législation antitrust est mal vue par les GAFA, qui pensent qu’elle pourrait avoir un impact significatif sur leurs activités. Elles n’ont donc pas tardé à contre-attaquer par le biais de leurs lobbys. Ceux-ci mettent actuellement la pression sur le Capitole, l’invitant à considérer les conséquences désastreuses pour l’industrie technologique, voire même pour l’économie des États-Unis. Mark Isakowitz, principal lobbyiste de Google, estime que « les consommateurs américains et les petites entreprises seraient choqués de voir à quel point ces projets de loi supprimeraient bon nombre de leurs services préférés ».

Une nouvelle législation qui punit « les entreprises américaines prospères »

Brian Huseman, un des lobbyistes d’Amazon, a averti dans un communiqué que la législation « aurait des effets négatifs importants sur les centaines de milliers de petites et moyennes entreprises américaines » qui vendent sur sa plateforme et des dizaines de millions de consommateurs qui achètent des produits sur le site. De son côté, Christopher Sgro, un porte-parole de Facebook, a déclaré que « ces lois antitrust devraient promouvoir la concurrence et protéger les consommateurs, et non punir les entreprises américaines prospères ». Pour sa part, Apple a estimé, par le biais de son PDG Tim Cook, que les projets de loi antitrust ont été précipités. En outre, treize organisations à but non lucratif, financées par les GAFA, ont adressé une lettre aux législateurs dans laquelle ils dénoncent deux des cinq projets de loi.

Démocrates et Républicains divisés

Les GAFA activent ainsi tous leurs moyens pour faire reculer la Chambre des Représentants. Cette offensive suffira-t-elle ? Pramila Jayapal, démocrate élue à Washington et co-signataire des projets de loi, donne le ton. Selon elle, cet important lobbying « fait valoir qu’ils ont beaucoup trop de pouvoir en termes de monopole et en termes d’argent et de politique ». La majorité des Démocrates soutiennent cette législation, mais si quelques voix dissidentes se font entendre comme celles de Zoe Lofgren, élue de l’Etat de Californie. De l’autre côté, les Républicains considèrent que ces projets de loi donneront à l’administration démocrate de Joe Biden plus de contrôle sur les géants de la Tech.

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