Crise sanitaire : certaines entreprises évoluent, d’autres pas…

Avec la crise sanitaire, nombre d’entreprises ont fait évoluer leur modèle (digitalisation, changement de stratégie, adoption de nouvelles cultures entrepreneuriales…) contrairement à d’autres qui, à l’instar du Crédit Mutuel Arkéa ou encore AXA, n’ont pas su se réinventer.

Transformation des entreprises

C’est peu dire que la pandémie du coronavirus, avec toutes les restrictions sanitaires qui en découlent, a modifié, parfois en profondeur, la vie des entreprises. Télétravail, transformation digitale, changement de têtes : leur quotidien a été bousculé, parfois en profondeur. En témoigne la succession de sondages mettant en avant, contrairement à ce que l’on aurait pu penser, que les salariés ne sont plus si enclins à retrouver leurs bureaux. Si bien que l’on s’interroge déjà sur l’éventuelle révision d’un code du travail guère adapté à ces nouvelles pratiques digitales.

Avant la crise, en France du moins, si les grandes entreprises avaient largement investi le champ du numérique, les petites et moyennes organisations restaient, volontairement ou non, à l’écart de la Toile. Les confinements et autres mesures restrictives étant passés par là, de nombreuses structures (TPE, PME, artisans, autoentrepreneur, etc.) ont pris conscience qu’il était difficile d’exister sans présence sur le Web. Et la Nation tricolore, qui pointait à la 15e place (sur 28) du classement européen Digital Economy and Society Index, en 2020, s’est mise à accélérer sa transformation numérique, en octroyant par exemple 385 millions d’euros à la transition des petites et moyennes entreprises.

Résilience et adaptation

Côté startups, la crise sanitaire a également fait bouger les choses. Selon une étude réalisée en mai 2020 par Station F auprès de 1 000 structures européennes, 29 % d’entre elles ont ainsi changé leur approche du marché, tandis que 24 % ont lancé une nouvelle offre et 18 % ont fait évoluer leur stratégie. En passant, notamment, du B2C (« business to consumers ») au B2B (« business to business »), avec un spectre de clients plus restreint, certes, mais souvent plus rentable. C’est le cas, par exemple, du service de restauration Nestor, dont le cofondateur et CEO, Sixte de Vauplane, expliquait, début juin, vouloir dépasser les coûts de livraison élevés, « liés au fait de livrer individuellement dans un grand nombre de lieux ».

Dans le milieu de la santé, évidemment, les startups ont là aussi été amenées à évoluer, afin de passer au B2B. « Avec la pandémie, la pratique médicale s’est très largement digitalisée partout dans le monde, affirmait Quentin Soulet de Brugière, cofondateur et CEO de Dreem, une startup spécialisée dans le sommeil. Les professionnels de santé ont dû rapidement accélérer l’utilisation d’outils digitaux et les grandes entreprises de la santé ont dû vite innover ». Résultat : un paysage de la santé « changé », avec une facilité d’accès aux soins à distance et à la télémédecine.

Ancré dans le passé

Si de nombreuses entreprises ont profité de la crise pour se réinventer, d’autres, au contraire, n’en ont pas été pas capables. C’est le cas par exemple du Crédit Mutuel Arkéa (CMA), qui a pourtant vu Jean-Pierre Denis, son président historique, quitter son poste au mois de juin 2021. Mais plutôt que d’annoncer un vent de renouveau tant attendu, Julien Carmona, son successeur, a, contre toute attente, fait la promotion du projet de scission d’avec la Confédération Nationale du Crédit Mutuel. Un projet porté depuis plus de 10 ans par Jean-Pierre Denis, qui n’a eu de cesse d’alimenter les polémiques en tout genre et qui, au regard de la situation actuelle, apparaît plus que jamais obsolète.

Même constat du côté d’AXA, qui s’est tristement illustré durant cette crise par son manque de solidarité envers ses clients restaurateurs, frappés par des fermetures administratives. Refusant de couvrir les pertes d’exploitation de ces derniers, l’assureur a fini par être condamné à plusieurs reprises, avant de proposer une « solution financière amiable » : Axa a ainsi débloqué une enveloppe de 300 millions d’euros afin de leur venir en aide, après avoir versé, quelques mois avant, pas moins de 3,5 milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires. Une « goutte d’eau » selon le syndicat hôtelier du Centre-Val de Loire. Plus encore, il s’agit là d’une façon de faire que l’on pourrait qualifier désormais « d’un autre temps ».

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